Tunisair Express : une faillite chronique du service public aérien en Tunisie

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Leith Lakhoua

Il est des sujets qui, malgré leur évidence, semblent rester sans réponse. Parmi eux, l’état alarmant des vols domestiques opérés par Tunisair Express, et plus largement l’inertie coupable de Tunisair, notre compagnie nationale, dont l’image est aujourd’hui gravement écornée, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.





Prenons un exemple concret : les vols UG30 (Tunis-Tozeur) et UG31 (Tozeur-Tunis). Ces liaisons vitales pour le Sud tunisien ne sont à l’heure que dans 3 % des cas. Dans 97 % des cas, les retards se comptent en heures, quand le vol n’est tout simplement pas annulé sans préavis. Cette situation, qui perdure depuis des années, est devenue le symbole d’une anarchie organisée et d’une nonchalance institutionnalisée.

On ne parle pas ici de retards ponctuels dus à des imprévus techniques ou climatiques. Non. Il s’agit de dysfonctionnements systématiques, sans explication, sans excuse, et surtout sans conséquence pour la compagnie, ni pour ses dirigeants. Pendant ce temps, les passagers — tunisiens comme étrangers — se retrouvent abandonnés, souvent accompagnés d’enfants ou de personnes âgées, dans des aéroports dépourvus de toute assistance, de tout confort, voire de toute information.


Un silence assourdissant de l’État

Ce qui choque le plus n’est pas uniquement le dysfonctionnement de la compagnie, mais le silence complice des autorités publiques. Depuis des années, aucun ministre, aucun haut responsable, aucune réforme sérieuse n’a été engagée pour mettre fin à ce scandale quotidien. Pire encore, les citoyens sont tenus en otage, car Tunisair Express demeure la seule compagnie à pouvoir assurer les vols intérieurs. Une situation de monopole sans contrepartie, dans un climat de mépris total pour les usagers.


Tunisair : de l’ambassadeur à la honte nationale

Sur le plan international, Tunisair n’est pas en meilleur état. La mauvaise gestion, le manque flagrant de professionnalisme et l’absence de rigueur ont progressivement fait fuir les clients vers des compagnies concurrentes, plus fiables, plus ponctuelles et plus respectueuses. Là où Tunisair aurait pu jouer un rôle stratégique dans la promotion du pays, elle est devenue un frein au tourisme et un facteur de frustration nationale.


Et maintenant ?

Une question s’impose alors, avec insistance : jusqu’à quand allons-nous subir cela ?
Pourquoi le président de la République, M. Kais Saied, ne prend-il pas la décision courageuse de privatiser cette compagnie qui piétine le droit des citoyens et contribue à détériorer l’image du pays ?

Il faut avoir le courage de dire que l’État a échoué dans sa gestion de Tunisair et Tunisair Express. Et qu’à ce rythme, le drame n’est plus une hypothèse, notamment si la maintenance technique des avions est entachée par la même désinvolture que celle qui touche les horaires.


Un appel solennel

Monsieur le Président, le calvaire des Tunisiens n’a que trop duré. Ce que nous vivons n’est pas une simple gêne passagère : c’est une atteinte à la dignité des citoyens, à leur sécurité, et à la crédibilité de l’État.
Si vous vous refusez à privatiser cette entreprise, alors exigez au moins une réforme radicale, immédiate et transparente. Sinon, l’histoire retiendra que rien n’a été fait pour sauver une compagnie nationale qui, en fin de compte, ne l’est plus que de nom.


Comments


1 de 1 commentaires pour l'article 309119

Tresor  (Tunisia)  |Dimanche 1 Juin 2025 à 11:33           
Les biens des tunisiens n'appartiennent ni à vous ni à K. Saied pour que vous décidez de les privatiser


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