Les peurs sont légitimes, et plusieurs questions demeurent sans réponses.

Nous vivons depuis le début du dialogue national sous l’égide du quartette, un épisode d’accélération (…) de la période transition.
Nous remarqueront qu’il y a une grande volonté de la part de la troïka de parachever au plus vite cette période et de mettre ainsi fin à une expérience ‘’unique au monde’’, d’alliance d’un parti a référentiel religieux et ouverture sur les acquis universels, et deux autres partis, laïques, certes, social-démocrate, pour Ettakatoul, et nationaliste de gauche pour le CPR.
Du côté de l’opposition, on s’accroche plutôt à faire durer cette transition.
Les rôles qui se jouent à l’ANC sont une dure preuve à charge contre l’opposition.

Aujourd’hui nous les tunisiens ont se posent beaucoup de questions au niveau du sérieux des représentants de l’opposition à l’ANC.
Pendant la période de la dictature la feuille 18 octobre 2008, est considérée comme une première au monde (consensus politique/idéologique autour du modèle de la société commune –Tunisie pour toutes et tous- entre Ennahdha et des partis laïques de gauche et nationalistes).
Cette feuille est le fruit d’un travail démocratique. C’est la base d’une culture démocratique, disons-nous.

Après la révolution, et surtout après les élections du 23 octobre 2011, nous avons tous remarqué l’absence de la culture démocratique. Le pays a payé cher, en économie, en paix sociale,… le terrorisme politique a frappé, la contre bande agit jusqu’à nos jours comme un état dans l’état « malgré les efforts non négligeables fournis par l’état », et la contre révolution se nourri grandement de ces situations de désordre.

Peut-on dire aujourd’hui que l’actuelle constitution est à l’image de la feuille 18 octobre ? Toutefois les enjeux ne sont plus les mêmes pour tous les partenaires politiques. D’autres composantes politiques n’étaient pas en 2008. Les partis de la nouvelle configuration du PSD/RCD –nida tounis, el moubadara, …-, et puis hizb ettahrir, les composantes salafistes, n’étaient acteurs comme aujourd’hui. Et il faut faire avec toutes ces mutations du
RCD et contour, et les autres partis. Comment tout le monde va intégrer le jeu démocratique, dans une nouvelle constitution qui pourra se comprendre en bloc, ‘’compréhension globale’’ pour certains, mais impossible pour plusieurs de nos composantes de la société politique et de la société civile? Qui aura le dernier mot ? La démocratie ? La division ?

Le processus constitutionnel n’est pas encore fini. Le gouvernement a démissionné, l’Isie II est constituée. Et la loi électorale ? Et le système électoral ? C’est pour quand le début du travail de préparation des futures élections ?
Quelles sont les missions du futur gouvernement ?
A mon sens le futur gouvernement ne doit pas réfléchir à engager des réformes structurelles, il n’aura pas le temps. Ni il ne doit signer des accords à longue portée engageants la Tunisie à long terme.

Ses missions pourront être:

- La gestion quotidienne de la chose publique. Avec les difficultés financières de l’état –budget 2014-, le prochain gouvernement va gérer quoi ? La dette, remboursements et échelonnements ? Les salaires des fonctionnaires, qui sont à l’ordre de 700 mille, voir plus, pour 11 millions d’habitants, et surtout qu’ils travaillent dans une bureaucratie mortelle, avec des conséquences graves, pour le service public rendu la population. Et aussi, à
travers cette bureaucratie la richesse du pays se perd dans des manières de fonctionnement impossible ? ,… franchement, légitimement on pourra (il y a de quoi s’inquiété). Mais restons zéine et rêveurs d’un jour meilleur.

- Créer un climat de paix sociale. Avec qui ? Les partenaires sociaux et la société civile (l’ugtt, l’utica, le syndicat des magistrats, …) ? À quel prix ? L’état doit s’engager à quoi pour que paix sociale s’installera ? Le nouveau gouvernement va-t-il mettre l’état encore à genoux ?
- Construire/établir un climat de confiance au niveau politique. Confiance avec qui et pour qui ? Avec le rcd (nida tounis,…, certains hommes d’affaires, …)?
- Continuer la guerre contre la contre bande, l’économie parallèle, le crime organisé, la délinquance urbaine, le terrorisme. Lors de son dernier congrès l’utica a annoncé le chiffre de 70% des entreprises tunisiennes qui œuvrent dedans/avec l’économie parallèle.

- Veiller à la réalisation des projets engagés. Donc, entre autre, les sit in vont s’arrêter ?
Quelles mesures prendre pour les difficultés générées par le lourd fonctionnement de nos administrations?

- Faire un travail dans le sens de gagner les objectifs économiques et sociaux posés par le budget 2014. Avec quelles nouvelles sources de recette ? El atawa el jadida? ;) ;) ;). Le peuple tunisien a-t-il compris les enjeux de l’endettement extérieur ?

- Garantir l'indépendance des institutions. On croise tous nos doigts, et espérerons que nos institutions polices et douane seront toujours dans la droite ligne des objectifs de la révolution. On remarque pas mal d’évolution dans ce sens, continuons à avancer.

- Contribuer avec les autres acteurs, Isie,..., à la bonne organisation des élections. Si tout le reste se passe bien, on n’aura pas à s’inquiéter.

- Laisser/permettre à la justice transitionnelle de finaliser/continuer sont travail. Le président de la république dans son dernier discours à l’occasion/anniversaire III de la fuite du dictateur le 14 janvier, a garanti/affirmé qu’il sera là pour y veiller. Est-ce possible, est ce vrai ?
Ben Ali harab
Mandhouj