Monsieur le Consul général de la République Tunisienne à Paris, Je me permets de vous écrire pour porter à votre connaissance des agissements survenus le Vendredi 21/07 à 10h30 au 17-19 rue de LUBECK et qui sont contraires aux droits des usagers du service public tunisien.

Lors de ma présentation au guichet B, tenu ce jour-là par une employée (dont j’ignore le nom mais qui était vêtue d’un tee-shirt bleu et avait une chevelure en coupe carré, 55 ans) je présente mon dossier pour un renouvellement de passeport auquel les photos que j’avais présentées n’apparaissaient pas conformes.

L’employée m’a donc invité à refaire des photos, ce que j’ai évidemment fait sans rechigner. En revenant au guichet et en attendant que le monsieur qui, entre-temps avait pris ma place dans la file d’attente finisse son tour, j’ai montré mes anciennes photos à une voisine qui avait un doute sur l’éligibilité des siennes.

Il s’en suit que ladite fonctionnaire m’a immédiatement pris en grippe en me reprochant ce simple fait d’avoir montré ma propre photo. Si cet incident s’était résumé à une manifestation disproportionnée et complétement injustifiée d’animosité à mon égard, je n’aurais jamais pris la peine de vous écrire.

En effet, la fonctionnaire n’a pas hésité à renchérir en m’humiliant en public et me bravant avec un mépris moqueur, ajoutant in fine que mon dossier allait rester là sans être traité. Elle a ensuite quitter son guichet (probablement pour s’octroyer une pause bien méritée) sans cependant jamais réintégrer son poste.

C’est exactement là où le bât blesse : Par cet agissement la fonctionnaire :

- Bafoue le principe de continuité de service public en refusant d’exercer ses fonctions sans raison valable et sans autorisation. - Commet un outrage manifeste à l’égalité devant le service public, au regard duquel toute personne a un droit égal à l’accès au service. - Porte atteinte délibérément à l’obligation de dignité, selon laquelle le fonctionnaire doit faire preuve d’un comportement exemplaire qui se traduit entre autres par le respect de sa fonction et le respect des autres. Sans parlé de l’image de l’institution, en l’occurrence le CONSULAT TUNSIEN, qu’elle n’a pas su honorer.

Pire encore, au bout d’une demi-heure debout devant ce guichet, j’ai osé aller demander une explication à son collègue au guichet A (un jeune homme, 40 ans, habillé en costume et cravate noirs et chemise blanche). Il est apparu que ce dernier a défendu bec et ongle sa collègue sans être capable de m’opposer un quelconque grief vu qu’il n’était pas là au moment des faits. Un autre collègue de passage me demande de « cessez monsieur, on ne va pas y passer la journée ».

Je ne saurais vous décrire le sentiment d’injustice qui bout en moi jusqu’à présent, la dévastation de l’humiliation à l’égard d’un homme courtois (j’ai 51 ans et je suis Professeur enseignant) qui n’a pas su piper un mot devant l’absurdité de la situation.

Je suis cependant parvenu, bon gré mal gré, à récupérer mon passeport à 16h50. Or, Quelle ne fut pas ma surprise en y lisant l’inscription de mon métier ! EMPLOYE : Alors que j’étais Chef d’entreprise depuis 2006 (ce qui est transcrit sur mon ancien passeport) et je suis désormais professeur enseignant de Gestion depuis 2018.

Cela ne me dérange pas pour autant et je suis fier d’appartenir à la catégorie des employés tunisiens de l’étranger. Ce qui me désole en revanche, vient du fait que les services de l’administration tunisienne se seront vus transmettre des informations erronées concernant ses citoyens, et ce en raison de procédés approximatifs, émanant d’exécutants à légèreté blâmable dans le meilleur des cas, et incompétents dans le pire.

Sauf votre respect, Monsieur le Consul général de la République tunisienne à Paris, oserais-je vous demander si vous êtes informé de pareils agissements au sein de vos services et dès lors en êtes –vous satisfait ? Pensez-vous au demeurant que nous méritions de subir de tels agissements ? Une mère avec un bébé mal en point de quelques semaines dans les mains, désorientée et désemparée qui sollicite de l’agent du guichet A la possibilité de passer en priorité. La réponse de ce dernier raisonne encore dans mes oreilles : « je ne t’ai pas dit de ramener ton gamin avec toi », d’un air condescendant et vexatoire, sans même la regarder !!

Un vieux monsieur présente un billet de 50€ à la caisse, l’agent (avec un air ténébreux et une mine guerrière) lui rétorque « 60, 60 ». Le vieux monsieur dubitatif lui répond qu’il pensait que c’était 50€. Ce même agent hausse le ton et le somme de s’écarter en tapant sur son comptoir « tu ne sais pas lire…. c’est marqué ». Et non monsieur l’agent, bon nombre de nos parents ne savent pas lire et cela ne vous autorise pas à les traiter moins bien qu’un lettré. La situation n’est plus d’espérer un accueil en bonne et due forme, mais d’espérer ne pas se faire gronder, tels de petits enfants. Quand l’abject et le ridicule se mêlent à l’inhumanité. Ce que j’ai vécu et surtout ce que j’ai vu durant une journée au Consulat Tunisien à Paris me parait désespérant et frustrant : une gestion chaotique, un laisser-aller chronique, une « organisation » anarchisante du service de l’Etat civil et une file d’attente explosive. Vous rajoutez à cela le dédain, l’irrespect et le refus d’exercer…..trop c’est trop !!!! Le Tunisien à l’étranger est traité comme un moins que rien par l’administration tunisienne, sa considération oscille seulement au gré de ses transferts en numéraire. Monsieur le Consul général de la République tunisienne à Paris, je vous rappelle que le Président de la République ne cesse de placer la dignité du peuple et du citoyen au-dessus de tout compromis.

Monsieur le Consul général de la République tunisienne à Paris, quelles réponses allez-vous donner à des citoyens blessés dans leur dignité, à qui on a manqué de respect et refusé de leur accorder le droit d’accès au service public ? Quelles mesures allez-vous prendre pour moderniser vos services, actualiser vos données, former vos personnels, et gérer au mieux les demandes des Tunisiens de l’étranger ? Quand allez-vous optez pour le numérique et la digitalisation ? Quand allez-vous utiliser les enquêtes de satisfaction ? Quand allez-vous nous permettre de vous faire part de nos doléances ? Quand allez-vous mettre de l’ordre et de la méthode dans la gestion de vos services ? Enfin quand allez-vous nous accueillir avec le sourire en lieu et place de vos mines graves et rédhibitoires ?

Il est temps que la bonne gouvernance tant souhaitée par le Gouvernement tunisien fasse écho dans vos services. Il est temps de mettre le citoyen au centre de vos préoccupations. Il est inapproprié qu’à l’ère de l’intelligence artificielle et de la diplomatie économique, nous baignons, hélas encore et toujours dans la médiocrité gestionnelle.

Dans ce tableau désastreux je tiens à remercier les deux jeunes hommes qui travaillent à la porte d’entrée, de leur professionnalisme et de leur empathie, sans qui je n’aurais jamais obtenu de passeport.

Veuillez croire, Monsieur le Consul Général de la République tunisienne à Paris, au témoignage de ma haute considération.

Vive la TUNISIE.