Tunisie : Rached Ghannouchi reconduit à la tête du Parlement

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Tunis -
- Lors de la session sans débat dédiée au vote de retrait de confiance suite à la motion déposée à son encontre par quatre blocs parlementaires
- Lors de la session sans débat dédiée au vote de retrait de confiance suite à la motion déposée à son encontre par quatre blocs parlementaires
Les députés tunisiens ont reconduit, jeudi, Rached Ghannouchi à la tête du Parlement, lors d’une session plénière sans débat dédiée au vote de retrait de confiance suite à la motion déposée à son encontre par quatre blocs parlementaires.
Alors que la plénière a été tenue avec la participation de 133 élus, la motion de retrait de confiance a obtenu 97 voix pour, 16 voix contre et 18 votes annulés, outre deux votes blancs. Ainsi, Ghannouchi demeura en fonction pour le reste de la législature (2020 - 2024).
Prévu à partir de 9h heure locale (UTC+1), l’opération de vote n’a été entamée qu’à partir de 10h35 après que la session ait été levée en raison de l’échange d’hostilité entre les députés sur la méthode de distribution des bulletins de vote et le recours ou non à l’isoloir.
Ces événements surviennent sur fond d'échange d’accusations entre le chef du bloc parlementaire d’Ennahdha, Noureddine Bhiri, et la présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi.
Pour Bhiri, “des pressions et de l’argent sale ont été déployés par les Emirats arabes unis inciter les députés à adopter la motion de retrait de confiance”.
De son côté, Moussi a accusé Ennahdha de s’accaparer toutes les institutions de l’Etat. “Vous pensez que le mouvement peut rater l'occasion de nous condamner en cas de financement illégale en provenance de l'étranger ?”, s’est-elle, ainsi, interrogée.
En effet, le 16 juillet, quatre blocs avaient annoncé, lors d'une conférence de presse, qu'une motion de retrait de confiance à Ghannouchi ait été déposée au bureau du Parlement, après avoir rassemblé le nombre requis de signatures (73 signatures).
Les quatre blocs avaient expliqué cette mesure comme étant "due aux décisions unilatérales prises par Rached Ghannouchi sans consulter le bureau du Parlement (sa plus haute instance), ainsi qu'à ces déclarations relatives aux relations étrangères de la Tunisie qui vont à l’encontre de l'orientation de la diplomatie tunisienne".
Les blocs ayant initialement exprimé leur rejet de la motion de retrait de confiance sont : Ennahdha (54 sièges), la Coalition Al-Karama (19 sièges), Au Cœur de la Tunisie (27 sièges), et le bloc du futur (9 sièges).
Dans une précédente déclaration à l'Agence Anadolu, le chef du bureau politique du mouvement Ennahdha, et son député au Parlement, Noureddine Arbawi, avait décrit la présentation de la motion de retrait de confiance comme “un show qui n'a aucune perspective et qui ne sera pas adopté”.
Pour sa part, le président du Parlement s’est auparavant dit convaincu que “ce sera un renouvellement de confiance à mon égard en tant que président du Parlement et je serai à nouveau reconduit dans mes fonctions”.
"Je ne suis pas arrivé sur un tank à la présidence du Parlement, mais après des élections, et je ne suis pas gêné par (une motion) de retrait de confiance, c'est pourquoi nous avons accepté ce renouvellement de la confiance", avait-il assuré dans un communiqué de presse.
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