Tunisie – Présidentielle : aucun candidat n'est certain d'obtenir les 50%

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Photo credits Nacer Talal /AA


AA - Tous les sondages «secrets» qu'il est interdit de publier mais auxquels pratiquement toutes les parties recourent, ne donnent aucun candidat dépassant le seuil des 15 - 16% des voix



Tunis / Slah Grichi




Après l'élection de l'Assemblée Constituante d'octobre 2011, les législatives et Présidentielle de 2014 et les municipales de 2018, la Tunisie post Ben Ali, s'apprête aujourd'hui à vivre son cinquième scrutin démocratique où la mosaïque du peuple -du moins celui qui se déplacera aux urnes- s'exprimera pour décider de celui qui occupera, pendant cinq ans le palais de Carthage.

Il est toutefois une quasi-certitude: les électeurs devront retourner dans, probablement, trois semaines, (tout dépendra du nombre des recours éventuels et de leur examen) pour départager les deux candidats qui arriveront en tête, aucun des 26 prétendants n'étant pressenti à dépasser les 50% de voix nécessaires à une victoire dès le premier tour. Loin de là...

Éparpillement des voix

Malgré la campagne de sensibilisation menée par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et par des associations et des ONG qui a abouti, sur près d'un million et demi de nouveaux inscrits, ce qui porte le nombre des ayants droit effectif au vote à 5.370.000 sur les près de 7.700.000 possibles, on ne s'attend pas à ce que le taux de participation atteigne des sommets.

En effet, une bonne partie des Tunisiens, désabusée par la chute de son pouvoir d'achat, la persistance du chômage, la montée de la délinquance et du crime, la résistance de la corruption, a perdu confiance dans les décideurs et, en plus général, dans la classe politique «classique» et les partis ou mouvements qui la représentent, même si certains ont à peine quelques petites années d'existence.


Cela a ouvert la porte à l'émergence d'une nouvelle classe composée d'indépendants de tout bord et de dissidents qui, sous ou sans la bannière d'un parti fondé à la hâte, ont révélé leurs prétentions présidentielles, plusieurs pour les législatives aussi.

En francs-tireurs et exploitant une situation dégradée, ils n'hésitent pas à lancer des promesses populistes qui dépassent, parfois, les prérogatives limitées du chef d'Etat d'un pays dont le régime est hybride et davantage parlementaire que présidentiel.

Certains ont quand-même trouvé écoute et figurent, désormais, parmi les favoris.

La première conséquence a consisté en l'éclatement des blocs habituels.

L'exemple type vient des candidats d’obédience islamique, où Abdelfattah Mourou, le candidat officiel d'Ennahdha est concurrencé par pas moins de quatre noms de la même tendance référentielle.

Idem pour ce qui est appelé «famille progressiste démocrate».

Cela a, d'ailleurs, poussé des associations centristes à lancer un appel -tardif- aux candidats de ce bord à choisir un seul prétendant pour éviter un éparpillement des voix qui sera une donne réelle et inévitable de ce scrutin.

Le désistement de Mohsen Marzouk et de Slim Riahi au profit d’Abdelkérim Zbidi ne risque pas de changer grand-chose aux résultats.

La deuxième conséquence est révélée par tous les sondages «secrets» qu'il est interdit de publier mais auxquels pratiquement toutes les parties recourent, ne donnent aucun candidat dépassant le seuil des 15 - 16% des voix.

Très loin des 50%, qui éviteraient, comme nous le disions plus haut, un deuxième tour.

Il est enfin des questions essentielles auxquelles on a aura des débuts de réponses en cours de journée et ce soir et qui se rapportent essentiellement sur le taux de désistement, sur le déroulement sécuritaire du scrutin auquel le ministère de l'Intérieur à consenti 50.000 policiers, sans compter les militaires, sur les irrégularités et autres infractions que les milliers d'observateurs locaux et internationaux (la seule Union générale des travailleurs tunisiens en a placé 4000) ne manqueront pas de relever et, au moins, sur les premières tendances relatives aux possibles vainqueurs que les Tunisiens viennent juste de commencer à cocher les noms (8H, heure tunisienne).

D'ici 18H, les jeux seront faits.


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