Aux dernières nouvelles il est…
«Mabuhay(bienvenue) to Manila » m’a rappelé l’hôtesse interrompant ainsi mes pensées...

Situées entre le nord de Bornéo et le sud de Taiwan, les Philippines forment un archipel de 7.107 îles et îlots (dont 2.000 habitées) d'une superficie terrestre totale l'équivalent de l'Italie.

A la sortie de Ninoy Aquino International Airport, des taxistes vous encerclent sollicitant le privilège de vous conduire à destination, tout en vous souhaitant la bienvenue aux Philippines, chacun essaye à sa manière de vous séduire tout en essayant de prendre vos bagages vers son véhicule, seul un chauffeur d’hôtel avec une pancarte nom écrit dessus m’a sauvé de cette foule de beznassas de premier rang.

Le Pan Pacific Hotel(photo) à 8 Km de l’aéroport était une fois la propriété des Marcos, ce superbe hôtel situé au cœur de « Manila Bay » est au centre du district culturel et historique de la ville.
La capitale, située dans l'île principale du Luzon, est immense et s'étale sur près de quarante kilomètres de diamètre, fondée en 1571 sur les ruines d'une ville musulmane.
Pendant trois siècles, les musulmans ont été le groupe religieux dominant aux Philippines. L'islamisation y avait commencé, en 1380, quand le missionnaire soufi Karim Al Makhdum arriva aux Philippines et construisit une mosquée sur l'île de Simunul.
En 1571, les musulmans firent l'expérience d'un premier accrochage sanglant avec les colonisateurs espagnols; leurs espoirs d'expansion furent anéantis. En fait, Manille fut le point le plus avancé de la présence musulmane en Extrême-Orient. En 1578, Francisco De Sande, gouverneur général des colonies espagnoles, donna des instructions claires pour détruire tout signe de l'islam et de sa culture.
Aujourd’hui la majorité des Philippins est de religion chrétienne (83%). Les musulmans sont presque 5%, essentiellement dans le sud du pays, on les appelle « Moro » nom donné par les colonisateurs espagnols aux musulmans. Ce terme exprime la haine et le mépris des Espagnols envers le peuple "moro" et sa religion qui avaient dominé l'Espagne chrétienne pendant des siècles…
Mais des signes de l’Islam persistent dans la culture et le langage (quelques mots du tagalo à base d’arabe comme Salamt (merci) , Hukum (jugement), d’autre part bien que chrétiens, les Philippines, présente un taux de circoncision assez proche de 100 %, cette pratique culturelle d’origines pré-hispaniques et ait été encouragée par la colonisation américaine (1898-1946), ces derniers mettant en avant le côté hygiénique.

En 1942, les troupes japonaises s'emparent de Manille et y établissent une domination militaire. Le général MacArthur, quittant les Philippines, prononce la phrase célèbre (qui s'est vérifiée quelques années plus tard): "I shall return !" (J’y retournerai).

Débarrassé du jet lag, je me suis aventuré au deuxième jour d’aller faire un tour du côté pas chic de Manille, qu’est devenu une destination des touristes, on l’appelle « Smokey Mountains » , lieu de la plus grande décharge d'ordures.
A coté des taxis, le Jeepney (photo) est le moyen de transport populaire à manille , il s’agit d'anciennes Jeep de l'armée américaine retapées en mini-van, les Jeepney suivent des parcours bien déterminés comme les bus, pour un touriste les taxis restes le moyen de transport le plus commode, surtout que l’air est suffocant et le taux d’humidité est élevé, au centre ville, la plupart des Philippins portent des masques couvrant le nez et la bouche, pour éviter la fumée toxique, exhalée par les véhicules.

Arrivée à destination je me trouve dans des rues encombrées et bordées de caniveaux odorant, les gens vendent des poissons, du riz, des gens dorment, d’autres chantent un karaoké avec leurs amis, d’autres exhalent la colle contenue dans des sac en plastique, des enfants pieds nus courent dans le seul espace qu’est le centre des chemin de fer qui traversent ces quartiers, puis, ce ne sont plus des ruelles de béton mais bien des planches mal assemblées, je me rend compte du changement du décor, pour manque d’espace ces quartiers de bidonvilles s’ouvrent sur le bord de mer, pour former des quartiers sur pilotis.

Et là aussi les enfants courent, sur des planches au-dessus d’une eau noirâtre, nauséabonde et stagnante c’est là aussi qu’ils se plongent et pêchent le poisson.
Smokey Mountain a pris son nom du dégagement de méthane de ces décharges qui crée une odeur nauséabonde, combiné à la chaleur étouffante et le résultat est une combinaison toxique.

Selon la banque mondiale, plus de la moitié des 86, 2 millions d’habitants des Philippines sont pauvres, et vivent avec moins de 2 $ par jour.

La présidente actuelle Gloria Macapagal-Arroyo et son gouvernement se sont fixés comme principaux objectifs de faire disparaître la grande la pauvreté et combattre la corruption généralisée aux Philippines. Elle espère que l'amélioration des conditions économiques permettra de stabiliser l'économie et d'atteindre son objectif politique ultime qui est d'enrayer la pauvreté d'ici la fin de la décennie.
Les jeunes philippins n’ont pour ambition que d’émigrer aux States, terre de l’Oncle Sam, c’est le rêve américain qui hante une population dont 50% ont moins de vingt ans.
Les Philippins expatriés représentent 10% de la population (8 millions de personnes) et constituent une ressource non négligeable (envoi d'argent), en 2004 c’est 8 billions de dollars qui ont été transférés par les expatriés, ces fonds proviennent des Hong Kong, Japon, Singapore, Italie, EUA, Royume uni, l’Arabie saudite et les EAU.

Entouré par les cités poubelles, le metro manila (centre de manille) est une cité moderne, centre financier des Philippines, de nouveaux buildings jaillissent comme des champignons, avec pleins de centres commerciaux hyper géants et pleins de boutiques de grands noms.

Avec un taux de chômage assez élevé beaucoup de gens paraissent n'avoir rien à faire, assis sur les trottoir à terre ils semblent s’amuser, bien que parfois on se sent harcelé par des jeunes qui essayent d’initier une conversation pour offrir leur services pas trop traditionnels contres quelques pesos, le peuple semble sympathique, les philippins vivent pour l’instant, la misère leur apprend à vivre au présent sans se soucier du lendemain.

Le soir manille devient une autre ville, l’effet lumière cache la misère et fait jaillir le coté plaisir, la région de Makati est un de ceux endroit pour le nightlife.

Les restaurants offrent de la cuisine internationale, à côté bien sure de pleins de restaurants qui offrent la cuisine chinoise, japonaise à coté de la cuisine locale, que je trouve très loin de notre goût maghrébin, les pilipinos utilisent le succulent, l’épicé, le sucré, et l’acidulé pour un même plat, généralement à base de poissons (appelé Le lapu-lapu très répandu c’est un poisson sans arêtes, genre « merlan » mais rouge).

Pas loin de Makati le Green belt est un groupe de complexes plein de bars, un droit d’entrée comprenant deux consommations est imposé à l’entrée (250 pesos, $1US = 54 Pesos), ces bars sont des lieux de rencontres, la majorité de la clientèle sont des occidentaux, surtout de vieux américains, à la recherche de filles facile !

En philippines on se sent star tellement on cherche à vous approcher, aborder et séduire…..

Au premier étage de ce complexe c’est une ambiance d’un autre genre qui règne...
La capitale Manille, est connue du monde entier pour être, depuis de nombreuses années, le lieu le plus fructueux en matière de commerce sexuel. Femmes et enfants sont exploités à des degrés multiples dans la société. La précarité et la pauvreté dans lesquelles vivent les familles, constituent les causes principales de ce contexte dramatique.
La délinquance enfantine prend de l'ampleur au fur et à mesure que la pauvreté et le chômage réduisent les revenus des ménages et augmentent du même coup les effectifs des enfants de la rue, de plus en plus nombreux dans les rues de Manille.

MSM
Babnet Tunisie
Photo: Babnet