Il est temps d'offrir l'expertise tunisienne aux pays africains, afin que l'Afrique ait sa propre agence de notation de crédit.

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Amine BEN GAMRA (*)

Huit coups d’Etat en trois ans : le bilan des bouleversements politiques a été chargé ces dernières années sur le continent, qui a vu le Gabon, le Niger, le Burkina Faso, le Soudan, la Guinée et le Mali changer brutalement de régime.
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Maintenir des investissements et des programmes d’aide devient alors plus difficile, et plusieurs Etats développés et institutions internationales ont préféré suspendre leurs aides dans certains pays touchés par des renversements de régime.

Avec l’accumulation de dettes à des taux d’intérêt toujours plus hauts, les pays africains voient leur monnaie fluctuer dangereusement et l’inflation galope.

L’impact est dramatique pour les plus pauvres : explosion du coût des transports, de la nourriture, du logement, alors que les salaires stagnent.

Il est temps que l’Afrique se dote de sa propre agence de notation de crédit. En effet, les agences de notation américaines, dont les avis unilatéraux et négatifs pèsent sur les économies du continent. Sur les trente-deux pays notés par Moody’s, Fitch et Standard & Poor’s, trente sont classés dans la catégorie spéculative. Ainsi les « Big Three » – Moody’s, Fitch et S&P – évalueraient avec un biais négatif le « risque crédit » des économies africaines, autrement dit leur capacité à rembourser leurs dettes. Ce faisant, elles pousseraient les taux d’emprunt à la hausse, au point parfois de leur fermer l’accès au marché.

Le conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) a appelé, vendredi dernier 31 mai 2024 à Nairobi (Kenya), à la création d’une agence de notation africaine, pour une évaluation juste et appropriée des opérations souveraines et non souveraines au continent afin de permettre aux pays africains de bénéficier davantage de financements pour leur développement socioéconomique.

L’objectif principal de ce type d’institution « n’est pas de concurrencer les agences de notation internationales, mais d’instaurer une nouvelle culture d’évaluation qui prend en considération les différentes spécificités des économies africaines », a indiqué le président du groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, lors de la cérémonie de clôture des travaux des assemblées annuelles 2024 de cette institution financière.

La création d’une agence de notation africaine permettra, à travers sa nouvelle vision, d’économiser plus de 75 milliards de dollars dépensés au titre du service de la dette, un montant important qui devait être destiné aux projets de développement en Afrique.
On estime, à ce titre, qu’il est temps de mettre l’expertise tunisienne à la disposition des pays africains afin que l’Afrique dispose de sa propre agence de notation.

En effet, historiquement les Tunisiens ont été parmi les pionniers du secteur économique africain en montrant leurs implications en matière de partenariat et d’assistance. La Guinée se souvient encore que c’est la Banque centrale de Tunisie, la BCT, qui a contribué à la création de la Banque centrale de Guinée.

* Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie



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