Tunisie: Publication du 53éme rapport annuel de la BCT

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Tap - La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a publié, mardi, son 53éme rapport annuel sur les principales évolutions économiques et financières de l'exercice 2011 et les premiers mois de l'année en cours.

Dans une lettre introductive du rapport, l'ex-gouverneur de la BCT, M.Mustapha Kamel Nabli, a indiqué que dans un environnement international difficile, l'économie nationale a subi le contrecoup de l'instabilité politique, sécuritaire et sociale post-révolution et les retombées de la guerre en Libye.

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Le climat d'incertitude et d'attentisme des opérateurs économiques et des ménages s'est, par ailleurs, traduit par un reflux de l'épargne et un blocage de l'investissement dont les taux ont reculé de 5,5 et 2,8 points de pourcentage respectivement.

Ainsi, la croissance économique s'est établie en 2011, à un niveau négatif estimé à -1,8% en termes réels, étant signalé que la récession aurait été plus prononcée n'eût été la bonne tenue du secteur agricole.

Cette récession a affecté les équilibres macroéconomiques avec une aggravation des déficits de la balance des paiements courant et du budget de l'Etat (respectivement 7,4% et 3,7% du PIB) et par conséquent une chute des réserves en devises de l'ordre de 19% pour revenir à 113 jours d'importation.

La situation sociale s'est également, dégradée avec la perte nette d'environ 107 mille poste d'emploi, ce qui a porté le taux de chômage à près de 19% de la population active.

Nonobstant ces évolutions négatives, les dérapages auraient été autrement plus graves en 2011, n'eut été la mise en œuvre par l'Etat du programme économique et social d'urgence et l'adoption par la Banque Centrale d'une politique monétaire accommodante volontariste pour fournir les liquidités nécessaires aux banques, en déficit de ressources, permettant ainsi, la poursuite du financement de l'économie et l'octroi de facilités aux entreprises en difficultés conjoncturelles, outre la sauvegarde de la continuité et du bon fonctionnement des services de paiements.

Ces actions indispensables ont pu être opportunément décidées et mises en œuvre pour éviter le glissement vers une situation de crise susceptible de mettre en péril le processus démocratique dont la réussite, faut-il le rappeler, repose dans une large mesure sur la préservation de la stabilité économique et sociale.

Sur le plan économique, force est de constater que les résultats demeurent mitigés.

Si au terme des quatre premiers mois de l'année 2012, des signes de reprise de l'activité dans certains secteurs semblent se dessiner, comme l'attestent notamment, la progression des échanges commerciaux avec l'extérieur et l'amélioration des recettes touristiques en devises et des transferts des tunisiens établis à l'étranger, d'autres indicateurs révèlent des risques de montée des pressions sur la croissance économique et sur les équilibres financiers.

Il s'agit en particulier du ralentissement à partir du mois de mars des exportations des industries manufacturières, de l'augmentation notable du déficit des paiements courants et son corollaire la baisse des réserves en devises, ainsi que de la persistance de l'inflation à niveau élevé.

l'effort continu de soutien de l'activité des banques que reflète l'accroissement des concours à l'économie depuis le début de l'année en cours, et après une hausse de 13,5% en 2011, s'est accompagné d'un resserrement aigu de la liquidité qui vient amplifier les pressions récurrentes sur le secteur bancaire dues à l'accroissement des créances classées et à l'insuffisance de leur couverture par les provisions.

Ces pressions risquent d'augmenter davantage si les mesures idoines de recapitalisation des banques publiques ne seront pas prises à temps, en raison de l'accumulation des crédits non performants.

Les difficultés financières qui en découleraient sont de nature à entamer la capacité des banques à mobiliser les ressources nécessaires, surtout que leur effort doit revêtir un caractère contracyclique pour soutenir l'économie dans une phase de relance de l'activité.

Outre l'injection massive de liquidité dans le secteur bancaire, la BCT a veillé à la maîtrise des tensions sur le taux de change du dinar par voie de ponctions substantielles sur les réserves en devises.

Parallèlement à ces actions, elle a œuvré au renforcement de la bonne gouvernance et la supervision du système bancaire.

Mise en place des attributs de la bonne gouvernance et de la transparence
Les exigences de la Révolution tunisienne requièrent la mise en œuvre d'urgence d'une réforme profonde des institutions et de l'administration par l'instauration effective de la bonne gouvernance et de la transparence; deux facteurs fondamentaux de consolidation des piliers de l'Etat de droit et des institutions démocratiques compte tenu du changement institutionnel qui en découle et qui permet de rassurer tant les citoyens que les investisseurs, de mobiliser les ressources aussi bien intérieures qu'extérieures, et par conséquent de relancer la croissance et d'assurer la réussite économique de la Tunisie post-révolution.

Aussi, les fondements des meilleures pratiques de bonne gouvernance au sein des institutions nationales surtout en ce qui concerne les autorités de régulation doivent-ils être consacrés dans la nouvelle constitution en cours d'élaboration.

Partant d'une conscience profonde que la bonne gouvernance de toute institution repose sur la séparation entre les fonctions de gestion et de contrôle, la transparence dans la prise des décisions et leurs exécutions, la définition claire des attributions et la responsabilisation, la BCT s'est investie à consacrer ces principes fondamentaux à travers la modernisation du fonctionnement de ses services et l'instauration de mécanismes internes de gouvernance en vue d'assurer pleinement ses missions en tant qu'autorité publique chargée de la politique monétaire et de la régulation du secteur bancaire, deux missions qui requièrent une indépendance garante de sa bonne gouvernance.

Cette indépendance, qui implique, en outre, la cohérence de la politique monétaire avec les politiques économiques générales de l'Etat, la responsabilisation de l'Institut d'émission devant le pouvoir législatif et l'opinion publique, est un facteur décisif dans la crédibilité de la BCT dans son action visant la stabilité financière, l'efficience de la politique monétaire et la maîtrise de l'inflation avec ce qu'elles induisent comme répercussions positives sur la croissance et le développement économique à moyen et à long terme.




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