Le début de la fin pour Al-Horra, Sawa et compagnie !

Afin de contrebalancer l'augmentation du sentiment anti-américain dans le monde arabe, l’administration Américaine a opté pour la diplomatie culturelle. Station de radio, chaîne de télévision, publicité, site internet, magazine, tout est mis en œuvre pour conquérir le cœur des arabes...

A un certain moment, l'Amérique a soulevé un grand tollé à propos du triomphe de ses médias et de l'invasion de ce qu'elle appelle la parole libre et les principes de la démocratie. Elle avait installé dans les pays arabes et islamiques des porte-parole, appelés « la presse des Marines ». Or, les études menées localement par certains établissements universitaires et par des médias sur le succès de Sawa et d'Al-Horra ont donné des résultats bien différents de la propagande américaine, et de nombreux membres du Congrès ont menacé d'arrêter le financement.

Le jeudi (22 décembre) Le département d'Etat américain a annoncé qu'il suspendait le magazine "Hi", un mensuel en langue arabe

considéré comme une composante de la diplomatie américaine, mais raillé par des critiques le considérant comme un "lavage de cerveau" par de la culture pop.

Le département d'Etat indiqué que cette décision est prise " pour révision, même si le magazine réalise effectivement ses objectifs".

"Le but de cette révision est de développer des données quantitatives pour répandre plus largement l'audience du magasine Hi", selon le département.

Lancé en juillet 2003 dans les grandes villes du monde arabe, Hi Magazine était un mensuel arabophone publié par une société privée basée à Washington, avec le soutien du département d'Etat.

... Avec un budget annuel de 4 à 5 millions de dollars, Hi est édité à Washington sous le contrôle direct du département d’ةtat qui relit tous les articles, et tirait 55 000 copies. Visant le public arabe des 18-35 ans, Hi voulait leur ouvrir une fenêtre sur la culture américaine», comme l’indiquait le premier numéro du magazine. Christopher Ross, coordonnateur spécial de la diplomatie publique au département d’ةtat américain, a déclaré au Washington Post que «Hi est un moyen de fonder à long terme des relations avec les individus qui seront dans l’avenir les leaders du monde arabe.»

Des 55 000 exemplaires, seuls 2500 se vendaient, le reste est distribué gratuitement dans 18 pays.

Le magazine abordait des sujets tels que

l’escalade, l’amour à distance, le yoga, la poésie arabe, des commentaires positifs d’étudiants arabes sur les universités américaines. Les affaires politiques, sont évitées. Si le yoga et les histoires d’amour méritent une discussion, la politique étrangère américaine au Moyen-Orient n’obtient pas cet honneur !

Le mois dernier la chaîne satellitaire Al Horra était elle aussi le sujet des débats des membres du congrès américain, une chaîne qui coûte 65 millions de dollars des contribuables américains, mais qui n’a pas su s’imposer et défier les grandes chaînes arabes comme Al Jazeera, Al Arabia, LBC et autres….

De même pour le site internet magharebia qui a fait l'objet d'une enquête par le Pentagone pour examiner la pratique des militaires de payer des journalistes pour écrire des articles et des commentaires sur des sites Web visant à influencer l'opinion publique aux Balkans et au Nord Afrique.

MSM – babnet Tunisie