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Tunisie : le gouvernement sous pression policière


LE MONDE | 29.10.2013 à 12h10 • Mis à jour le 29.10.2013 à 13h43 | Par Isabelle Mandraud (Tunis, envoyée spéciale)




Reportage. Une mitraillette portée en bandoulière sur un tee-shirt, un agent, en civil, de la brigade criminelle ouvre la marche autant « pour sécuriser » le défilé, comme il le déclare tout sourire, que par « sympathie avec collègues ». Composé de quelques centaines de policiers accompagnés de leurs familles et de sympathisants, le cortège fait le tour, lundi 28 octobre, des barbelés installés devant le ministère de l'intérieur avant de
s'arrêter sur un côté de l'imposant bâtiment gris pour une brève cérémonie au carré des « martyrs » de la police –– ceux tués durant le soulèvement de 2011, et ceux morts plus récemment lors d'affrontements avec des groupes salafistes.

Des policiers, le 28 octobre 2013, à Tunis, lors d’une manifestation d’hommage à leurs collègues tués le 23 octobre par un groupe armé à Sidi Bouzid.

Il y a deux ans, les policiers défilaient dans la rue pour demander « pardon ». Durant les premiers mois suivant la chute du régime de Zine El-Abidine Ben Ali, auquel ils ont été associés durant vingt-trois ans, ils sont restés dans les casernes. Aujourd'hui, ils sont de nouveau dans la rue, sûrs d'eux, menaçant le gouvernement.

Dans un contexte de crise aiguë, où le gouvernement, dominé par le parti islamiste Ennahda qui s'apprête à démissionner, chancelle, les policiers font monter la pression. « Est-ce qu'ils se prennent pour Al-Sissi ? », s'étrangle un cadre du ministère de l'intérieur en référence au général égyptien qui a destitué par la force, cet été, le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.

Créé dès janvier 2011, au lendemain de la fuite de Ben Ali, le Syndicat national des forces de sécurité intérieure (SFSI) –– le premier du genre créé dans le monde arabe – n'a pas seulement appelé à manifester. Il a surtout posé un « ultimatum » de quarante-huit heures au gouvernement, promettant de nouvelles actions « inédites » si ses revendications n'étaient pas

Très bonne décision.
Ben Ali harab
Mandhouj Tarek

Bravo