Mandhouj

Winou el pétrole ? C’est une question de démocratie.
Cette question qui fait aujourd’hui actualité, n’est pas nouvelle. Notre peuple l’a toujours posé. Mais il n’a jamais eu de réponse, et il s’avait à l’avance qu’il n’aura jamais de réponse en l’absence de la démocratie.
Pourquoi il la pose aujourd’hui ?
Tout simplement par ce que l’actuel gouvernement n’est pas arrivé au pouvoir, après avoir comme un certain Bourguiba, cultivé/instauré le culte de la personnalité. Par un pouvoir où le culte de la personnalité prime et domine, personne n’aura de réponse à des pareilles questions, winou el pétrole ? Mais aussi notre actuel gouvernement n’a pas accédé au pouvoir par une opération putsch, un certain 7 novembre 1987, contre le dit père de la nation,
el moujahid el akbar. Je parle évidement de zaba, dit zine el Abidine ben Ali, dit aussi l’homme du renouveau, et avec sa célèbre phrase « la dholma baada al yawm ». Notre actuel gouvernement est arrivé au pouvoir après avoir achevé un processus transitionnel, voulu par le peuple. Ce gouvernement est une émanation des urnes, émanation démocratique, d’où l’ampleur populaire que provoque cette question. Dans un environnement de démocratie, le
président élu, la majorité à l’ARP, dont est issu ce gouvernement, ne devront pas éviter la réponse. Par cette question, notre peuple, et surtout notre jeunesse, ne cherche pas à nuire à la démocratie. Juste il cherche à la consolider à lui donner sens, sens de vivre bien ensemble, hayat el karama.
Et puis à travers cette question winou el pétrole ? Le peuple pose la question au sujet de toutes les richesses de l’état, pas que le pétrole, pas que les richesses souterraines et naturelles, mais aussi, où est passée l’argent des impôts, des taxes ? … où est passée l’argent des crédits. Et oui c’est aussi le pourquoi du comment de la dette souveraine ? …
Ce même peuple pose la question du programme du gouvernement ? mr le 1er ministre, votre programme, votre feuille de route ? Chaque ministère a publié une feuille de route, mais elles sont illisibles, incompréhensibles, la jeunesse continue à ahraq vers l’Italie, ou vers Daech ? Ces feuilles de route ne procurent pas une seule et unique lueur d’espoir pour pouvoir continuer à vivre en Tunisie, dans son propre pays. Ni la jeunesse, ni vos propres
électrices et électeurs ne sont convaincus de l’action du gouvernement. Si vous ne savait pas faire, il n’y a pas honte, laissez la place. La Tunisie ne va pas tomber, nous avons des institutions pérennes, et un président élu et une assemblée élue.
Il n’y a aucun complot, dans la question. Je ne suis pas là pour vous dire qu’elle est innocente. Non elle ne pourra pas être qualifiée d’innocente, ni de l’ordre de l’innocence, tout simplement, parce que nous avons fait une révolution, et nous avons achevé un processus transitionnel, avec douleur certes, mais les élections ont eu lieu. Cette question fait partie du l’ordre du naturel, vu que nous sommes en démocratie.
La vie démocratique n’a de sens qu’avec des questions qui dérangent le pouvoir émanant des urnes.
En démocratie, pour le peuple, l’information est un droit. Savoir, connaitre, est une information qui revient de droit au peuple, par moment de démocratie.
Pour le gouvernement, la transparence est un devoir, par moment de démocratie.
Par conséquence, mes dames, messieurs les élues et responsables politiques, gouvernement et partis, il ne faut surtout pas s’affoler, il faut juste répondre. Où est l’argent du pétrole ? ou bien si vous préférez, win el pétrole ?
C’est notre première question.

May 31st, 2015