Yasmine Hammamet, une station intégrée idéale. Cette côte est toujours prisée malgré sa cherté. En dépit du contexte économique difficile, elle a réalisé une saison touristique exceptionnelle avec des résultats en forte hausse. Alors que la saison estivale a été plutôt maussade en juillet. La station affiche complet et surbookée en cette période estivale. Mais comment gérer cette marée humaine ?

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La saison touristique a été tronquée à cause de Ramadan qui a ralenti l’activité durant la première moitié de la saison estivale. Juillet a été morose. Plusieurs touristes européens ont restreint leurs voyages à l’étranger. Certains ménages ont même annulé leur départ en vacances, comme en témoigne une étude menée en juillet par la Fédération hôtelière italienne qui fait état d’une chute de plus de 10 points du taux de départ en vacances des Italiens ! L’étude indique que la persistance de la crise économique chez les Italiens affecte désormais les classes moyennes après avoir touché les plus modestes. Il en est de même pour les Français et les Espagnols. Toutefois la reprise se confirme en ce mois d’août. Yasmine Hammamet a fait le plein de visiteurs et confirme son statut de grande destination touristique. On constate ainsi un allongement de la durée des séjours : de 2 jours à 4,3 jours actuellement. Même si les réservations se font de plus en plus à la dernière minute (tendance lourde du tourisme actuel partout en Europe), la saison a été très bonne pour les hôteliers et devrait se poursuivre en septembre, avec une météo qui s’annonce douce et le redémarrage de l’activité congrès. Les taux d’occupation, toutes catégories d’hôtel confondues, ont augmenté de 10 à 30% par rapport à 2012 avec un taux moyen de remplissage dépassant les 100%. Les hôteliers voient leurs efforts récompensés : travaux de rénovation, amélioration de l’offre, participation aux opérations de promotion et de communication de l’ONTT.

Les Algériens les plus nombreux
Dans la station de Yasmine Hammamet, des professionnels de la profession touristique n’hésitent pas à qualifier « d’historique » ce mois d’août, tellement pour certains établissements l’affluence constatée est « hors normes ». Les hôtels affichent complet. « C’est la saturation. Depuis une semaine on affiche complet. Le booking s’est nettement amélioré. Les Algériens sont venus nombreux. Les Européens et notamment ceux de l’Europe de l’Est et de la Russie ont pris d’assaut la station » nous dit Sahbi Mbarek un hôtelier de la station Les plages connaissent un rush sans précédent, boosté par les fortes chaleurs qui sévissent depuis quelques jours. Cette situation a même poussé les moins chanceux à élire domicile dans leurs voitures ou à dormir à la belle étoile au long du littoral » nous dit Hédi un jeune directeur d’hôte. Ce grand rush a eu un impact sur l’activité commerciale. Ainsi, un restaurateur présent dans la station depuis plusieurs décennies confirme cette tendance qui ne serait donc pas une exception si ce n’est au niveau du calendrier : « Personnellement, je n’avais jamais connu ça ! ». Un autre restaurateur sur la Marina, affiche au compteur de son établissement quelque 240 couverts en deux services… « soit très exactement deux fois plus qu’en juillet », se réjouit-il chiffres à l’appui. A l’évidence, ces derniers jours ont largement permis de rattraper un mois de juillet poussif, plombé par une crise avec laquelle on nous bassine quotidiennement dans les médias ,voire toutes les minutes sur nos ondes et nos écrans. Qu’on se le dise : les professionnels du tourisme, chez nous en tout cas, ont largement le sourire …Un autre phénomène, c’est l’afflux des Tunisiens résidant à l’étranger qui sont venus en masse cette année pour témoigner leur soutien à la jeune démocratie et soutenir leurs familles en Tunisie. Ils viennent se divertir à Hammamet et profiter du cadre, des infrastructures et de la qualité des services offerts dans la région. Il ne faut pas oublier aussi les Algériens qui sont venus nombreux cet été à Yasmine Hammamet. Il suffit de sillonner les artères de la station pour voir ces voitures matriculées jaunes autour des hôtels, des restos ou des boites de nuit. C’est un bon signe nous dit un agent de voyage. « Espérons que c’est le déclic pour ce marché porteur pour la Tunisie. Nos amis algériens préfèrent venir en Tunisie. Ils sont à une heure de route. Ils sont motivés et rassurés par le retour du calme et de la stabilité. Ils y trouvent ce dont ils ont besoin pour bien passer une bonne fête d’année ». . Cette marée algérienne a fait booster le tourisme tunisien. Cela fait travailler les hôtels, les restos et les commerces et comme nous l’a dit un vieux retraité « on a besoin de nos amis algériens faute de touristes européens. Et comme nous l’a dit Sami Zitouna, agent de voyages « L’enjeu réel consisterait non seulement à renforcer ce volume mais aussi et surtout à fidéliser ce taux d’attraction surtout en hiver où l’Algérien est tenté par la thalasso et là on a plusieurs commandes».

Une ambiance exceptionnelle
La côte de Yasmine Hammamet est submergée par les touristes tunisiens et étrangers. . Sur une dizaine de kms, les estivants savourent le spectacle de la mer et le clepotis des vagues. « On vient à Hammamet pour son ambiance et ses belles plages souligne Nadia, un estivant de Tunis qui loue une semaine en all inclusive chaque été, histoire dit-il de déstresser loin du vacarme et du bruit de la capitale. ». Amel, mère de trois enfants : « C’est mon coin préféré. C’est vrai qu’on paye cher ici notre séjour. Mais les vacances, c’est sacré. C’est pourquoi, je suis tentée chaque été même si cela me coûte 2 à 3 mille dinars la semaine. Il est vrai que je me prive l’hiver et toute mon économie, je la dépense durant mes dix jours à Hammamet ». Il est vrai que malgré la crise, les estivants ont du mal à maîtriser leurs désirs. « La tentation est grande car Hammamet continue à séduire ses hôtes malgré sa cherté. Certes, les vacanciers font des arbitrages sur leurs dépenses. Mais ne sont pas prêts à sacrifier certains plaisirs. » Autrement dit, les vacances restent un moment sacré « où on se lâche un peu »nous dit Fethi. Tout semble complet. Les pizzarias, les gelateries, et les brasseries tournent à plein régime. Cet exemple en dit long sur les dépenses des Tunisiens durant l’été malgré la crise et la baisse du pouvoir d’achat. Du côté des boites électroniques en plein air, il est difficile de trouver durant la journée un coin vide. C’est plein surtout le week-end On doit mettre beaucoup de temps pour avoir sa place dans ces espaces les plus branchés d’Hammamet. « C’est vrai, nous dit Héla, c’est select. Le Tunisien aime le confort même au prix fort. Une pizza à 16 ou à 20 dinars, c’est logique étant le cadre agréable et l’accueil personnalisé sinon il y a d’autres coins qui vous servent ces pâtes à cinq dinars ! ».La nuit, c’est une autre ambiance avec les spectacles de la Médina qui se poursuivent jusqu’à l’aube


Besma Dorgham Zine El Abidine (commissaire régional au tourisme à Yasmine Hammamet): «La saison est sauvée»
Le secteur évolue actuellement dans une conjoncture favorable. Est-ce qu’on pourrait sauver la saison touristique? Si oui, comment?
Oui, je crois que nous pouvons sauver la saison. D’ailleurs, nous avons relevé durant le mois d’août les premiers signes d’une reprise avec un taux d’occupation de110,4% . Cette tendance va continuer en septembre. Il faut dire que les événements de juillet ont freiné les départs des vacanciers en Tunisie. Malgré une conjoncture difficile, les taux d’annulation ont été insignifiants et nous avons pu drainer 400 mille touristes depuis janvier au 20 août avec un écart de moins de 7% par rapport de 2012. Les Algériens étaient les nombreux à venir sans oublier les Européens malgré la réticence des Français

Les hôtels affichent complet. Comment les hôteliers ont-ils pu gérer ce Surbooking d’août ?
Complet! C’est la réponse que vous aurez au bout du fil en voulant réserver une chambre d’hôtel cet été. La situation morose qu’a connue le secteur touristique durant juillet s’est dissipée pour laisser place à une euphorie estivale sans précédent. En effet, les différents indicateurs montrent une véritable reprise de l’activité touristique. Plusieurs hôtels affichent complet. Les 19660 lits disponibles sont complets. Des cas de surbooking ont été enregistrés que les hôteliers ont su gérer. Ils ont mis des capacités supplémentaires dans leurs unités. Nous n’avons pas enregistré aucune réclamation de la part des touristes. Tout se passe à merveilles

Les touristes tunisiens ont du mal à trouver des chambres en cette période estivale ?
Il faut reconnaître que le tourisme intérieur, tout au long des saisons, commence résolument à gagner de la place au détriment des voyages d'été à l'étranger. La crise économique mondiale et les prix relativement bas pratiqués par les hôtels et lieux d'estivage en Tunisie y sont pour quelque chose. Toutefois je recommande aux Tunisiens de réserver très tôt. Les agences de voyages proposent, en effet, aux touristes nationaux des formules assez intéressantes. À cela s'ajoutent les promotions et prix préférentiels pratiqués dans le cadre de la campagne promotionnelle, qui propose un éventail d’hôtels à prix abordables.

Comment s’annonce l’arrière saison ?
La fréquentation continue en septembre voire même en octobre. e booking est très encourageant pour septembre surtout avec l’annulation des réservations sur l’Egypte. Plusieurs touristes russes se sont tournés vers la Tunisie. Yasmine Hammamet carbure à merveille... Nous avons enregistré plusieurs demandes en novembre. C’est dire que cette arrière saison s’annonce bonne