Le tourisme Tunisien : la diversification des produits exposés est la solution

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Par Walid Haji
Banquier et expert en Finance



La Tunisie est la 4ème destination la plus visitée en Afrique après le Maroc l’Egypte et l’Afrique du Sud, elle repose sur plusieurs atouts qui attirent les touristes: 1 300 kilomètres de côtes en grande partie sablonneuses, un climat méditerranéen chaud l’été et doux l’hiver, un patrimoine civilisationnel riche (huit sites inscrits à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco Amphithéâtre Eljem, Site archéo de carthage, Medina Tunis, Parc National Echkel, Kerkouane, Kairouan, Medina Sousse, Dogga ), des sites montagneux attirant, le désert, et surtout un coût bas du séjour touristique.




Avant la crise causée par le COVID-19, la part du secteur dans l’économie Tunisienne est de 6,5%, les recettes en devise provenant du tourisme atteint les 3.500 MD, et le nombre de postes d’emploi offerts par ce secteur varie entre 85.000 emplois directs et 260.000 emplois indirects.


Capacité d’hébergement :

L’arrivée moyenne des touristes annuellement est 7 millions, presque le même nombre de touristes qui débarquent au Maroc, nettement inférieur à l’Egypte avant la révolution.
Les Libyens et Algériens se partagent l’essentiel des visiteurs maghrébins avec 3 millions de touristes. Les 4 millions restants sont principalement des Européens ( les pays partenaires économique tels que la France, Italie, Allemagne et aussi l’Europe de l’Est).

70% de la capacité d’hébergement se situe au niveau du littoral oriental du pays allant de Tunis à Mahdia, 22% de la capacité est à Jerba Zarzis. Le reste, soit 8%, est réparti entre le reste des zones : de Tabarka à Tozeur.

Le tourisme saharien (Douz Tozeur) attire seulement 250.000 touristes, c’est cette branche qui prend la part du lion dans le développement du tourisme intérieur


Recette en devise et qualité de tourisme Tunisien :

Si la Tunisie accueille annuellement presque le même nombre de touristes que la Maroc, les recettes en devise provenant du tourisme au Maroc est 3 fois celle réalisée en Tunisie.

En Turquie, la recette moyenne en devise par touriste est 6 fois celle en Tunisie.
Cela montre en toute clarté la qualité des touristes qui fréquentent notre pays et surtout la qualité du tourisme que les anciens gouvernants ont construit. Un secteur basé sur le tourisme estival qui dépend du soleil et de la mer dont le rendement est saisonné et très volatile.


Produits offerts :

Alors que les sites Tunisiens reposent sur une richesse naturelle très diversifiées, la Tunisie offre à ses visiteurs presque un seul produit : le tourisme de la plage
L’essentiel du tourisme Tunisien provient de ce produit saisonnier et parfois risqué et aussi concentré sur une partie de la Tunisie.

Les autres produits qui peuvent attirer les touristes sont presque à l’oubli, et on parle principalement :

Le tourisme culturel et archéologique : la Tunisie et surtout les profonds de la Tunisie sont riches en sites archéologiques (Dogga, Kef, Testour, Hydra, Sbeitla, Ksour, Kairouan…)

Les circuits courts : ce produit peut ouvrir de nouveaux horizons pour certaines régions .

Les ports de plaisance hors les grandes villes .

Le tourisme des congrès : jusque là un chiffre très timide et les congrès sont concentrés à Tunis Hammamet un peu moins à Sousse, alors que ce genre d’événement devrait être organisés loin des sites classiques et inclure par conséquent les régions de l’intérieur et le Sud Tunisien


L’écotourisme ou le tourisme vert : est une des formes du tourisme durable, plus centrée sur la découverte de la nature (écosystèmes, mais aussi agro systèmes et tourisme rural), voire d'écologie urbaine (jardins écologiques, Espaces verts écologiques, réserves naturelles urbaines et autres sujets du domaine de l'écologie urbaine...). Le tourisme de l’environnement peut être développé dans les régions montagneuse (nord ouest et au centre ouest).

Le tourisme médical : ses principaux clients sont les Libyens et un peu moins les Algériens et le seul point fort de ce produit est la qualité médiocre des soins médicaux dans les 2 pays voisons. Les libyens viennent soigner en Tunisie ce n’est pas parce que la Tunisie offre un produit de qualité mais parce que la Lybie est un désert médical : le malheur de la Lybie fait un peu de bonheur NON DURABLE de la Tunisie
Le tourisme saharien : très peu développé en Tunisie malgré le travail colossal mené depuis des décennies
Le tourisme « des aventures »
Le tourisme Tunisien tout comme les autres secteurs est la victime du régionalisme politique. Marrakech au Maroc est la 1ère destination marocaine et parmi les 1ère destinations en Afrique, le Caire et Jiza est la 1ère destination Egyptienne, Paris est la ville la plus fréquentée dans le monde… toutes ces destinations sont des villes non côtières et offrent à ses visiteurs tous les produits touristiques sauf les plages. En Tunisie, comme tout était politisé, le mot tourisme est fortement lié à la plage, le mot hôtel est lié à « vue sur mer ». Ce n’est pas au hasard, c’est la politique qui a fait cette sale liaison pour que le développement et le financement s’oriente aux côtes et nulle part ailleurs.

Les touristes des pays voisins (maghrébins) : Bienvenu, mais à quel prix et peut-on parler vraiment de vrais touristes ?

Avant la révolution, les visiteurs de la Tunisie sont principalement des Algériens et Libyens, sur les 7 millions touristes arrivés en 2009, trois millions sont des maghrébins.

Depuis 2011, le tourisme Tunisien n’a pas échappé à cette règle, plus que la moitié de nos visiteurs sont des maghrébins. Des villes entières envahis par des voitures de matricules jaunes et blanches, des restaurants et des cafés interdits aux Tunisiens, des foyers universitaires réservés en bloc pour les Algériens.

Bienvenu, mais à quel prix ?

La plupart d’entre eux ne passent pas leurs séjours dans les hôtels et se sont les Tunisiens qui remplissent ce vide. La plupart d’entre eux loue des appartements et des maisons privées. Le boom qu’a connu le marché de l’immobilier depuis 2011 est expliqué en partie par une demande en forte croissance dont une partie revient aux maghrébins.
La plupart d’entre eux arrivent en voitures privées et consomment le carburant subventionné par l’Etat et achètent les produits subventionnés …
Malgré le coût indirect important engendré par le séjour hors hôtels, l’arrivée des amis des pays voisins est indispensable pour sauver un secteur en déclin. Même si le rendement en général n’est pas le même comparé à celui des touristes résidents dans les hôtels, leurs arrivées créent une certaine dynamique dans l’économie.


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