Ennahdha: En se proclamant commandant des forces de sécurité, Saïed "piétine la Constitution"

AA -
- Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré, dimanche, qu'il était le commandant en chef de la sécurité et non des forces armées militaires uniquement, "selon la loi relative aux forces de sécurité intérieure promulguée en 1982".
- Le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré, dimanche, qu'il était le commandant en chef de la sécurité et non des forces armées militaires uniquement, "selon la loi relative aux forces de sécurité intérieure promulguée en 1982".
Le mouvement tunisien «Ennahdha» a considéré l'autoproclamation du président Kaïs Saïed en tant que commandant en chef des forces de sécurité comme «un bafouement de la Constitution et des lois du pays».
C’est ce qui est ressorti d’un communiqué publié par le mouvement tunisien mardi à ce propos, et dont une copie a été examinée par l’Agence Anadolu.
Kaïs Saïed a déclaré, dimanche, lors de la célébration du 65ème anniversaire de la Journée des forces de sécurité intérieure, en présence du chef de gouvernement, Hicham Mechichi et celui du Parlement, Rached Ghannouchi : "Je suis le commandant en chef des forces de sécurité, non pas seulement des militaires, selon la loi relative aux forces de sécurité intérieure publiée en 1982".
Le mouvement Ennahdha a considéré, "En se proclamant en tant que commandant en chef des forces armées civiles, Saïed piétine la Constitution et les lois du pays et empiète sur le système politique et les pouvoirs du Premier ministre".
Selon la Constitution tunisienne, le président de la République est le commandant en chef des forces armées militaires, tandis que le Premier ministre supervise le ministère de l'Intérieur et toutes les forces de sécurité sous sa bannière.
Le mouvement a souligné que "l'inclusion de l'establishment sécuritaire dans les conflits représentait une menace pour la démocratie, la paix civile et les acquis de la révolution".
Une grave crise politique se poursuit depuis des mois entre Saïed et Mechichi, qui agit en tant que ministre intérimaire de l'Intérieur, après avoir exempté l'ancien ministre Taoufik Charfeddine, le 5 janvier dernier.
D’après le communiqué, le mouvement Ennahdha a exprimé "sa surprise face à la violation réitérée du chef de l'Etat contre la Constitution, la considérant comme un document annulé et comme un outil pour justifier sa tendance vers une autorité individuelle".
Saïed a appelé à "un engagement sérieux envers la Constitution sur la base de laquelle il a été élu, et à arrêter tous les efforts pour perturber et démanteler les rouages de l'État".
Ennahdha a réaffirmé que "les priorités du peuple tunisien sont de résister à la pandémie de coronavirus, dans laquelle des dizaines de Tunisiens trouvent la mort quotidiennement, et à faire face à ses effets dangereux, tout en focalisant l'attention sur les véritables préoccupations des citoyens et en prenant les mesures nécessaires pour résoudre la situation économique et financière critique".
La Tunisie souffre d’une double crise économique et sociale, exacerbée par la pandémie de coronavirus, à un moment où l'économie connaît une forte baisse au cours de cette année, et où plusieurs régions sont le théâtre de diverses manifestations qui incluent des revendications sociales.
* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.
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