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Monsieur le président, un grand parti comme le vôtre, qui a longuement contribué à la démocratisation de la Tunisie et ce depuis des décennies et qui compte près de 25% de l’électorat Tunisien ne peut se permettre de ne pas présenter de candidat issu de son parti.
Si jamais il prenait cette position, qui pourrait paraître comme sage tenant compte des contraintes étrangères éventuelles, il enverrait comme signal à ses partisans qu’il n’est pas apte à exercer le pouvoir, aussi il ne faudrait pas qu’il s’étonne par après que son électorat vote pour une personnalité qui est apte à exercer le pouvoir et en qui il a confiance pour mener à bien le processus de démocratisation du pays et qui pourrait préserver les intérêts de la Tunisie et faire face aux pressions tant intérieures qui pourraient se déguiser en extérieures qu’ extérieures à proprement parler….
Monsieur le président, vous avez bien raison de privilégier les élections législatives, la véritable source de pouvoir dans un régime parlementaire il ne reste pas moins que vous ne pouvez vous permettre de ne pas présenter de candidat et jouer les forfaits…ça serait jeter l’éponge dans un ring de boxe sans avoir même osé jouer…il faudrait au moins participer et d’une façon significative… ne fut ce que pour préserver votre électorat pour les législatives…
Le citoyen n’a que faire d’un parti qui ne veut pas exercer le pouvoir…il continuera à prier pour vous mais votera pour un autre parti qui a de l’audace et qui a l’insolence juvénile de croire en lui-même comme disait l’autre…
Monsieur le président, votre vice-président, Abdel Fattah Mourou, pourrait très bien assumer la candidature d’Ennahda à la présidentielle.



C’est une personnalité qui se positionne au centre et du coup vous permettra de participer à un gouvernement aussi bien à gauche qu’à droite, selon les résultats électoraux des législatives et c’est une personne de confiance pour ce qui est de la préservation des acquis démocratiques…

Certes, il n’est pas sûr qu’il l’emporte au deuxième tour mais au moins il se battra et pourrait bien gagné…et même s’il ne gagnait pas, il sortirait avec les honneurs et monterait à l’opinion publique tant nationale qu’internationale qu’il est capable d’assumer les résultats électoraux quel qu’ils soient…

Certes, certains voudraient vous faire croire que vous ne pourriez plus monnayer vos voix mais au fond, qui pourrais donner ce qu’il n’a pas….

De plus, ce sont seuls les résultats électoraux aux législatives qui détermineront les coalitions gouvernementales futures…

Si jamais, vous décidiez à soutenir dès le premier tour une personnalité de l’ancien régime, vous perdrez beaucoup aussi bien aux présidentielles qu’aux législatives qui suivront…car au fond la campagne présidentielle ne peut que s’inscrire dans la continuité des législatives, qui elles sont déterminantes pour l’exercice du pouvoir….

Monsieur le président, pour finir, les gens qui ont été emprisonnés ou exilés n’ont pas tous ces sacrifices pour déclarer forfait si vite par après…Si il fallait se réconcilier avec l’ancien régime , ils auraient mieux fait de le faire du temps de Ben Ali, ils auraient économisé une vingtaine d’années de leur vie et bien des souffrances pour leur familles entre autres n’est ce pas…

Avec mes sincères salutations
Aida BOUCHADAKH