Les règles d'urbanisme et de la construction établies doivent être respectées. Si une personne construit en les outre-pasasnt ou en en faisant abstraction, alors la loi doit sévir, et s'il faut démolir il faudra que le constructeur sauvage règle la facture d e la démolition. Il n'y a aucune raison de faire payer les frais liés à la démolition aux autres citoyens.

La liberté ce n'est pas vivre sans limites mais bien le contraire; c'est vivre sans crainte d'être soumis à l'injustice, mais dans un cadre légal établi. Si je fais abstraction de ce cadre alors la justice sévit et nul ne peut parler d'injustice, puisque la justice dans ce cas punit le citoyen qui a été injuste envers son pays et ses concitoyens en s'étant comporté tel un envahisseur.

Il faut une attitude extrêmement sévère dans le domaine de la construction et de l'urbanisme pour mettre fin à ces constructions sauvages. Mais il faudrait penser à instituer le rôle d'un "Architecte de l'Etat" pour mettre fin aux horreurs que l'on voit pousser ici et là sur la base d'autorisations établies en bonne et due forme, pour orchestrer le travail des constructeurs, des jardiniers, des ingénieurs, des cliamtologues. Car
l'intelligence d'une cité bien construite prend sa source à cet endroit : réfléchir et considérer tous les éléments qui feront que le bâti sera durable et d'excellente qualité (il faut exiger l'excellence), que la vie à l'intérieur de ce bâti sera agréable et peu couteuse, que la vie entre ce bâti, dans la rue, dans les jardins, aura une cohérence et cettecohérence c'est l'urbanisme. Chaque forme d'urbanisme génère une forme d'urbanité,
et si on installe un urbanisme laid, désordonné, l'urbanité se retire et prend alors sa place la violence et la vulgarité, si l'urbanisme est conçu pour le bien-être commun et pour l'aisance, alors l'urbanité reprend sa place (urbanité étant le civisme).

C'est triste de voir que les règles qui ont été à la base de l'édification de Baghdad, le Caire, entre autres grandes cités arabes, il y a des siècles, et qui en ont fait des grandes cités connues pour leur beauté, le confort de leurs demeures, la maitrise de la chaleur et de la gestion de l'eau, pour leurs souks, pour leurs hôpitaux, soient ignorées de nos jours. Une bonne politique urbanistique devraient en toute logique commencer par une
bonne connaissance de l'histoire de l'urbanisme.

Tunis a été enlaidie quand son mur d'enceinte millénaire et ses portes ont été descendues à terre par Clement Cacoub l'architecte de Bourguiba. Rien que ce drame, car ce fut un drame pour nous de voir notre cité ainsi agressée et défigurée, devrait faire réfléchir les historiens, les architectes et les urbanistes et les amener à exiger de l'Etat la recherche de l'excellence en matière d'urbanisme et d'architecure. Tunis est depuis devenue
une ville enlaidie, défigurée et qui avance dans le sillon de la laideur et de l'incohérence. Son lien avec sa beauté ancienne a été rompu, remplacé par un appel au "modernisme" stupide, ignare.