Doc à Tunis 2014 démarre avec un débat ouvert à Tous et un film interdit aux moins de 18 ans

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C'est avec des SOS environnement, des messages d'alerte, de réveil, de prise de conscience et d'espoir pour retrouver notre Tunisie verte , que le public a été accueilli hier lors de la soirée d'ouverture de Doc à Tunis au théâtre municipal.
Dans une parfaite osmose avec les cris lancés par des étudiants de l'Edac (Ecole des arts et du cinéma), jeunes et adultes avaient répondu avec un grand OUI : j'ai envie de manger une tomate fraîche , ras-le bol des sacs en plastique qui nous étouffent , j'ai besoin de respirer de l'air frais .
Loin d'être une soirée d'ouverture classique et anodine, la cérémonie d'ouverture ayant pris forme d'un forum, n'a pas été comme beaucoup ont pensé, c'est à dire une soirée de musique et de danse.

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Entrée sur scène du secrétaire d'Etat au développement durable sur une bicyclette


Dans un décor sobre où de petits banc en bois ont remplacé les chaises luxueuses et les tribunes de discours officiels, le public était surpris hier par l'entrée sur scène du secrétaire d'Etat au développement durable, Mounir Mejdoub, sur une bicyclette.
Une image qui restera gravée dans la mémoire puisque c'est pour la première fois qu'un haut responsable tunisien le fasse. Et pourquoi pas? Le premier ministre en Hollande circule à bicyclette, dans la réalité.
Premier geste à retenir pour ceux qui veulent éviter la pollution de l'air, l'un des thèmes de la neuvième édition de Doc à Tunis placé sous le signe, éco-citoynneté .
Pendant une heure, le public a pu suivre le débat Pour une Tunisie verte où Sihem Belkhouja fut l'animatrice.
Pourquoi le sujet de l'environnement est devenu aujourd'hui alarmiste? Quelles sont les urgences à prévoir, pour vivre bien dans une Tunisie qu'on a toujours appelé la verte ?.
Verte oui, répond le secrétaire d'Etat, mais moins qu'avant, a-t-il confié, avec courage.
L'entassement des ordures partout où l'on circule, l'impact des produits chimiques nocifs de certaines usines ne sont pas à démentir, les solutions techniques existent mais les moyens pour le faire sont très lourds en terme de chiffres.
Existe-t-il une alternative? Certains parlent d'une énergie propre, d'une industrie propre mais tout est relatif, a-t-il estimé.
Toutefois, ce qui est vrai c'est qu'au delà de la volonté politique, il faudrait, a-t-il avancé, une prise de conscience collective car la préservation de notre environnement doit être perçue comme une responsabilité partagée.

Tous à vos vélos vendredi à l'avenue Habib Bourguiba, Prenons nos couffins en osier , samedi pour faire le marché


500 associations environnementales existent aujourd'hui en Tunisie, a renchéri Ines Chahed, conseillère et consultante en matière d'environnement, mais il est malheureux de constater un manque de bénévolat.
C'est pourquoi, a expliqué, Chokri Guellouz, directeur de l'embellissement urbain et des parcs, qu'il est nécessaire aujourd'hui d'être tous des militants dans cette guerre pour préserver nos quartiers qui croulent sous les ordures et pour nous prémunir contre la grande Soif.
La Tunisie est-elle menacée de pénurie d'eau? Certes, répond Mustapha Zitouni, du Parti Tunisie verte, faisant savoir que le taux de désertification est aujourd'hui estimé à 78 pour cent.
Pour un jeune intervenant, les réserves d'eau existent mais ils sont sur-exploitées par les usines au détriment de la population évoquant le cas de la compagnie du groupement chimique de Gafsa. Quoi qu'il en soit, à Gafsa, Gabes, Mahdia... il faudrait bien faire pour pouvoir vivre dans une ville propre , était le message adressé par Doc à Tunis.
A cet effet, Sihem Belkhouja a exhorté le public présent à informer, amis et proches, que le vendredi à 15 heures, l'avenue Habib Bourguiba vivra au rythme d'une petite opération de sensibilisation Tous à vos vélos .
Le samedi, un retour aux traditions d'antan est recommandé, en emportant nos couffins en osier pour faire le marché et le dimanche à 10h00, que chacun ramène un balai pour nettoyer la médina de Tunis.
L'objectif de ce geste, a-t-elle encore souligné, est de faire participer tout le monde, sans exception, à l'urgence de conjuguer les efforts pour retrouver la Tunisie verte.

Les chargeurs de ballots de fouin qui s'identifient au chameau à la noria, une facette de la société que l'on ne voit pas


Cependant pour Khairi et Chouchana, les deux personnages principaux du film d'ouverture El Gort , la Tunisie ne peut pas être verte tant que le chômage et la misère polluent nos vies .
Bien que le film ne cadre pas avec la thématique de Doc à Tunis, de l'avis même du réalisateur, Hamza Ouni, il focalise le regard sur un métier que peu de gens connaissent: les chargeurs de ballots de foin. Il s'agit d'un portait de deux jeunes du quartier populaire Mhamdia , payés 10 dinars la semaine. Pour ce montant, ils se lèvent très tôt le matin, pour se trouver une place dans le grand business des fourrages, où selon leurs propos, les intermédiaires et les transporteurs sont les uniques maîtres des lieux.
Tourné pendant six années, Jmel El barrouta (Titre en arabe), interdit aux moins de 18 ans, suit pas à pas le combat de ces jeunes de 23 ans, aux mains abîmées, visages fatigués et jambes alourdies, et qui n'ont que la force des mots choquants pour manifester leurs maux, douleurs, souffrances et la colère qui les ronge de l'intérieur.
Avec de gros plans habilement montés, le réalisateur a pu saisir également leurs moments de rire, même s'ils s'identifient au chameau à la noria.
Vivant dans l'obscurité d'une vie sans avenir, ils n'ont qu'un seul espoir: partir là où tous le désespérés rêvent: l'Italie.




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