«Un groupe d'environ 30 hommes, essentiellement des sous-officiers et des militaires de rangs de l'ex- RSP projetait d'attaquer le palais présidentiel à Kossyam pour prendre le pouvoir par les armes», a informé le ministre, soulignant que l’opération devait avoir lieu le 8 octobre à minuit.

Détaillant les faits, il a affirmé qu’au cours d’un contrôle de routine, 4 individus ont été interpellés à Pô (Sud), tous d’anciens militaires du RSP dont 3 déserteurs recherchés pour leur participation dans l’attaque de la poudrière de Yimdi en janvier dernier. Au cours de leur transfert vers la brigade territoriale de Po, les suspects «ont tenté de retirer les armes des gendarmes qui les y conduisaient. Dans la lutte, deux d’entre eux ont trouvé la mort et un gendarme a reçu une balle au ventre », selon la même source. 

Ce stratagème était tracé par l’Adjudant-chef Gaston Coulibaly, chef des opérations. Son plan consistait à créer une mutinerie dans l’armée. Pour ce faire, ses éléments devaient s’emparer des armes des militaires dans les postes de garde et effectuer des tirs tous azimuts dans toutes les garions afin de créer le chaos ». Mais, cette opération a échoué, grâce à « la prompte réaction du commandement militaire qui avait déjà instruit la vigilance à toutes les unités », s’est félicité le ministre.

Aujourd’hui 32 militaires ont été entendus, 19 militaires sont en garde à vue dont 10 déjà déférés et présentés au commissariat du gouvernement, 10 civils ont été entendus, l’Adjudant-chef Coulibaly est en fuite, d'après Compaoré.

En 54 ans d’Indépendance, le Burkina Faso a connu au moins 7 coups d’Etat. Le dernier en date remonte au 17 septembre 2015, lorsque des militaires de la garde présidentielle, restée fidèle à l'ex-président Blaise Compaoré, poussé le 31 octobre 2014 à la démission par une insurrection populaire, avaient annoncé avoir pris le pouvoir par les armes.