Dans ses statistiques, l'INS fait état d'un déséquilibre constaté au niveau des échanges commerciaux, avec une légère hausse des exportations de 2,5% (28406,4 MD) au cours de l'année 2014, contre une hausse des importations de 6,4% (42042,6 MD).

Lundi 12 janvier, le gouverneur de la BCT Chedly avait exprimé sa profonde « inquiétude» de la poursuite du déficit de la balance commerciale qui est passé de 3,3% du PIB en 2013 à 8,9% en 2014 et devrait représenter 7,5% du PIB en 2015.

Cette situation grave peut mener à un dérapage dangereux a estimé Ayari lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de l'économie et des finances Hakim Ben Hammouda, ajoutant que la maîtrise du déficit devra être un souci partagé par tous les intervenants.

Baisse des exportations agricoles
La baisse des exportations est expliquée, par la régression des exportations de plusieurs secteurs, dont l'agriculture et les industries alimentaires (-16,2%), résultant d'un fléchissement des ventes de l'huile d'olive (490,2 MD, contre 820,2 MD en 2013).

La régression des exportations est, aussi, justifiée par la chute des exportations de l'énergie de-11,1% après la diminution des exportations de pétrole brut à 2433,7 MD, et du secteur de phosphate et dérivés de -2,4%, due à la baisse des exportations de diammonium phosphate (DAP) à 424,4 MD.

En revanche, l'INS a enregistré une évolution positive au niveau des exportations des secteurs des industries mécaniques et électriques de 11,7%, des Industries manufacturières diverses de 8,5% et du secteur de textile, habillement et cuir de 3,8%.

Les importations ont augmenté de 6,4%, du fait de l'accroissement des importations du secteur énergétique (+ 8,9%).

Cette augmentation auraient pu être limitée à 5,9%, si l'on excepte le secteur de l'énergie.

Elle est également due à la hausse des importations des biens d'équipement (10%), suite au renforcement de la flotte de Tunisair d'une avion d'une valeur de 161,9 MD.

A cela s'ajoute, la hausse des importations de matières premières et produits semi-finis (6,6%), et de produits de phosphate (5,4) de produits de consommation non alimentaire (4,6%) contre une régression au niveau des importations de produits agricoles et alimentaires de base (-3,3%).

Il est à noter que la hausse enregistrée au niveau de l'importation des produits de consommation non alimentaire (4,6%) est due à l'accroissement des importations des jouets et des équipements sportifs (58,1%) et du tabac (16,7%), des huiles fixes et des parfums (10,2%), des voitures touristiques (1,4%).

Lesquels ne sont pas des produits de première nécessité.

Solde commercial excédentaire avec la France
Au niveau de la répartition géographique des échanges commerciaux, les exportations tunisiennes vers l'Union européenne (74,3% de l'ensemble des exportations) ont connu une évolution positive (+6,9%), en raison de l'amélioration des ventes vers des pays comme la Grande Bretagne (+15,3%), l'Allemagne (+16,5%), d'une part, contre un fléchissement des exportations tunisiennes vers d'autres pays de cette zone en l'occurrence l'Espagne (- 22,9%) et le Pays-Bas (-21,3%) d'autre part.

S'agissant des échanges avec le monde arabe, une régression des exportations est enregistrée vers la Libye (-19,8%) et le Maroc (-2,4%), alors que les exportations vers l'Algérie ont augmenté de 32,9%.

En ce qui concerne les importations, celles provenant de l'Union européenne (52,8% de l'ensemble des importations tunisiennes) ont atteint une valeur de 22 191,8 MD, soit une évolution de 1,1%, par rapport à l'année écoulée.

La France et l'Italie demeurent les principaux fournisseurs de la Tunisie avec des parts de marché respectives de 16,3%, et 14,6%.

Toutefois, les importations nationales provenant d'Italie ont évolué de 7,6%, alors que ceux provenant de France ont régressé de - 5%.

La Tunisie a, ainsi, enregistré, un solde excédentaire au niveau des échanges commerciaux avec la France (1197,5 MD), la Grande Bretagne (646,6 MD) et la Libye (1036,7 MD).