La FIJ inquiète face au recours du gouvernement tunisien à la loi antiterroriste pour museler la presse

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) s'est déclarée, jeudi, profondément inquiète face au recours du gouvernement tunisien à la loi antiterroriste pour museler la presse, en allusion aux poursuites

judiciaires engagées contre les journalistes responsables de la diffusion des images de la tête coupée du jeune berger décapité par un groupe terroriste au Mont Mghilla à Sidi Bouzid.

Dans un communiqué rendu public sur son site électronique, le président de la FIJ, Jim Boumelha s'est dit extrêmement préoccupé de voir le gouvernement tunisien utiliser la loi anti-terroriste pour s'ingérer dans ce qui devrait relever uniquement de l'autorité des instances journalistes tunisiennes.

La liberté de la presse est en danger quand de telles décisions sont prises par les pouvoirs publics, a-t-il dit, exhortant le gouvernement tunisien à faire cesser immédiatement les intimidations à l'encontre des journalistes tunisiens.

Le ministre de la Justice par intérim Farhat Horchani avait ordonné, mardi dernier, des poursuites judiciaires sur fond de la diffusion d'images de la tête coupée du jeune berger Mabrouk Soltani, décapité par un groupe terroriste au Mont Mghilla dans le gouvernorat de Sidi Bouzid.

Tous ceux dont l'implication sera prouvée dans cette affaire seront jugés sur la base de l'article 31 de la loi organique relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent, avait-il précisé.

Le chef du gouvernement Habib Essid avait décidé, dimanche dernier, de désigner Rached Younes pour assurer l'intérim à la tête de la télévision tunisienne en remplacement de Mustapha Ben Letaief.

Cette décision intervient un jour après la diffusion, dans le bulletin d'information de 13H00 sur Wataniya I, des images de la tête coupée du jeune berger, décapité vendredi au Mont Mghilla à Sidi Bouzid par des terroristes.