Sort alors de son hibernation, une race de
téléspectateurs accros à l’info, les « infomanes ».

Ils sont zappeurs à souhait, connaissent les
horaires des J.T par cœur, sont attentifs à la moindre
dépêche et sont souvent surexcités par l’info.

Clope après clope, thé après café, ils ne lâchent
pas le petit écran d’une semelle, balayant avec leur
télécommande la pluie d’infos qui déferle sur l’écran
cathodique.

A coups de « chut » énervés, ils somment toute la
famille de faire silence. Sous tension chronique, ils
accaparent la télé et oublient les émissions et autres
feuilletons que risquent de rater la mère et les
enfants.

Leurs sentiments sont partagés entre la colère et
l’indignation, l’impuissance et la compassion, la
tristesse et la passion. Leurs commentaires varient
selon les chaînes. Tantôt ils reprennent en chœur les
analyses d’un spécialiste.

Tantôt ils maudissent les remarques faites par un
commentateur partial.

Les jours se succèdent et l’infomanie reste
intacte.
Au contraire, l’escalade des évènements fait
monter l’adrénaline. Ils ne se lassent jamais de
nouveautés, de scoops et d’exclusivités.
Ils tiennent à peine assis sur leurs fauteuils et
s’ils avaient les moyens, ils participeraient à tous
les débats télé ne serait-ce que pour acclamer tout
haut leur ras-le-bol, face à tant d’incohérence et, de
partialité.

Hatem Belhaj

Le temps