Le FMI en Tunisie : citoyens à l’affut et ministres au reflux!

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Asef Ben Ammar (*)

Alors que la mission du FMI est à pied d’œuvre à Tunis, précisément dans les enceintes ministérielles feutrées de la Kasba, les réactions se multiplient et ne se ressemblent pas. Au moins deux types de réactions méritent d’être soulignées et prises en compte.
La première catégorie de réactions est issue des citoyens actifs, attentifs et à l’affut de la moindre nouvelle au sujet des négociations en cours. La deuxième catégorie de réactions est issue des ministres, qui, on doit le reconnaitre se limite à un discours laconique, peu explicite et inscrit dans une ligne de comm’ basée sur le mutisme, le silence ou plutôt le reflux face aux vagues de questionnements issus des médias et des citoyens.
...


L’analyse du contenu et des verbatim accessibles à ce sujet est très riche en enseignements sur les ressentis et autres stress liés à ces négociations menées derrière des portes closes, dans les pures traditions des négociations peu transparentes; en raison notamment de leurs enjeux majeurs sur les politiques publiques et sur le branding du gouvernement en place.
Je ne ferai pas de commentaires au sujet de ces propos et morceaux choisis, et je me limite à les présenter à toutes fins pratiques (et utiles) aux négociateurs et pourquoi pas aux partis politiques faisant partie du GUN (Gouvernement d’Unité nationale). Je dénominalise (par jeu de lettres) les propos et les plateformes 2.0 ou journaux électroniques qui les ont mis en ligne. Je tiens à souligner que tous ces propos traitent des enjeux de la négociation avec le FMI. Je fais de mon mieux pour ne pas les sortir de leurs contextes. Je m’en excuse si par inadvertance, je lèse des auteurs cités!

Citoyens à l’affut
«Une étape imminente qui va voir le FMI conduire nos affaires en fonction de normes financières internationales, pour qui le Tunisien n’est qu’un pion sans importance, sans âme et presque sans réalité humaine» (Mhavin, 27/3)
«Quand le FMI devient le gouvernement, les choses iront certainement plus mal que prévu… le FMI doit comprendre que ce n’est pas lui qui décide des bonnes couleurs et des mauvais goûts; le cas tunisien est très fragile, très complexe, et la population ne souhaite pas que la solution lui échappe complètement, elle veut être une forte partie prenante (partenariat positif)» (Moujan, 27/3)

«De redoutables défis macroéconomiques subsistent. La dette publique a continué de s’alourdir, dépassant 60 % du PIB en 2016. Les mesures adoptées par les autorités dans le cadre de la loi de finances de 2017 réduiront le déficit budgétaire global de manière modeste à 5,6 % du PIB, contre une estimation de 6 % en 2016, niveau supérieur à l’objectif visé initialement, en raison d’une croissance plus faible et de dérapages de la politique budgétaire» (Hamdou, ancien ministre)

«Une pause nécessaire et ponctuelle, avec l’implication des forces vives et sociales tunisiennes, pour remettre aux calendes grecques une partie du remboursement de la dette ainsi que les négociations et l applications des réformes préconisées ou plutôt exigées par le FMI». (Anonymisé)

«Tout ce ramdam ne vise qu’à l’obtention de prêt à faible taux de remboursement par le FMI, qui fait de l’ingérence abusive parfois pour si peu! Et dans le monde particulier de la finance internationale, la dette entretient la dette et les intérêts produisent des renumérotions sans aucune commune mesure avec le principal qui est le montant de prêt acquis...» (Anonyme, 15/)

«Emprunter à long terme pour financer des dépenses de court terme n’a jamais été un comportement de bon père de famille. Une gestion rigoureuse exigerait d'éviter de tels comportements» (Mebed 26/3).

«Maintenant que ces banques publiques commencent à gagner de l’argent, certains parlent de cession de parts. J’arrive donc à conclure que nous avons des personnes au sein du gouvernement qui travaillent comme observateurs pour le compte du FMI et de la BM, qui ont détruit des pays ». (Deputé, 2/3)

Ministres au reflux
«Le gouvernement d’union nationale a entamé la mise en œuvre des réformes convenues avec la mission du FMI qui avait visité la Tunisie en janvier dernier, réformes dont le but est de réaliser la stabilité économique, entreprendre la réforme des établissements publics ainsi que le secteur financier». (Conseiller avec rang de Ministre, 25/3)

«C’est nous qui sommes allés vers le FMI et non pas l’inverse. Avec ou sans le FMI, la Tunisie a besoin, en urgence, de réformes urgentes en matière d’investissement ou encore de la Fonction publique. En ce qui concerne les tranches du crédit du FMI, il faut rappeler que ce dernier ne donne jamais la somme du crédit en entier en un seul jet». (Président 20/3)

«Nous sommes en train de continuer à négocier avec le FMI et que les négociations avec le FMI sont des discussions dont relèvent tous les autres crédits, avec la Banque mondiale, la Banque Européenne de l’Investissement (BEI) et la Banque Africaine de Développement (BAD)» (Ministre 21/3)

«Le Fonds monétaire international (FMI) a reporté le versement de la deuxième tranche du prêt de 2,9 milliards $ accordé à la Tunisie en raison du manque de progrès dans la mise en œuvre des réformes qui le conditionnent». (Ministre, 12/3).

« Des accords sont signés entre la Tunisie et le FMI, mais ils ne concernent pas la vente des entreprises publiques.» (Ministre, 16/3)

«Le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas gelé la 2e tranche du prêt accordé à la Tunisie en mai 2016». (Ministre, 3/)

Voilà des propos qui en disent long sur les enjeux, les perceptions et parfois sur l’inconfort gouvernemental face à des propos contradictoires ou laconiques. Je reste attentif à ces commentaires citoyens, ceux-ci doivent par leur spontanéité et engagement éclairer les lanternes des négociations et les mouvements démocratiques qui les génèrent.

Asef Ben Ammar, Ph.D
Analyste en économie politique



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Comments


3 de 3 commentaires pour l'article 140533

Mandhouj  (France)  |Mardi 28 Mars 2017 à 16h 26m |           
L’FMI est chez nous ! Pourquoi ? Sommes-nous en faillite ? En faillite de quoi ? De gouvernance ? D’argent ? Qui est responsable ? Qui sont les responsables ? Que faut-il faire pour sortir de la crise ?

Chercher des responsables ou des responsabilités à la faillite, ce n'est qu'un petit bout de chemin vers la solution ... et puis avec le temps, le pire de responsable à la faillite, au recul de l’état, ... pourra, revenir à l'attaque politique avec un autre projet et même bien le défendre et gagner les élections.. C'est la vie démocratique.. On peut se dire dommage, mais dans les démocraties ça se passe ainsi.. L'important est de définir
des solutions autour d'un programme qui garantira la continuité de la vie démocratique et qui préservera les droits de l'homme et de la femme et de l'enfant, et du troisième âge qui eux ont donné leurs vie à construire le pays. Et aujourd'hui cette catégorie de la nation (nos anciens) souffre et nombreuses et nombreux d'entre elles et eux vivent en dessous du seuil de la pauvreté...

Je propose, qu'autour d'une nouvelle meilleure gouvernance où transparence et contres pouvoirs font partie des mécanismes de cette nouvelle gouvernance, nous pouvons:

- Créer et développer les richesses, et les intérêts pour tous,
- Construire la société solidaire et fraternelle où les cultures de la marginalisation, de la ségrégation, de la discrimination, par le territoire d’habitation, la classe sociale, ne seront plus de la réalité que vive la société..
- Finaliser la construction de l’état moderne, civil, fort par l’adhésion populaire et par ses institutions finalisées, sa justice indépendante, ses contres pouvoirs qui garantissent la transparence, le respect des règles de l’éthique de la bonne gouvernance, et protège l’homme-femme politique, l’homme-femme public/publique, ministre, député-e, PDG, conseiller, conseillère dans surtout les hautes sphères de l’état, institutions politiques ou
entreprises publiques… ce qu'’on appelle la finalisation de processus,
- Finir avec les frustrations imposées par la dictature (les personnes fichées par la police de ben Ali et empêcher de se construire socialement et professionnellement), les concernées par la grâce législative général depuis 2011.
Nous ne pouvons pas construire et bâtir une société qui produit des richesses et des intérêts pour tous sans une réelle démocratie, qui avance dans la réalisation de la dignité et la défense des droits de l’Homme. Les grandes reformes du secteur bancaire et autre doivent renvoyer aux citoyens ce message de finalité justice sociale. Et là l’FMI , la banque mondiale et l’ensemble des bailleurs de fonds, doivent le comprendre la spécificité
tunisienne sur-complexe, ainsi que nos actuels gouvernants.

TARAK KLAA  (France)  |Mardi 28 Mars 2017 à 14h 27m |           
Le FMI doit délivrer un ULTILATIUM aux autorités tunisiennes :

"Vous avez UN mois pour mettre en place l'OPEN-SKY , et lancer des vols directs vers l'Amérique ( en plus du CANADA) , et l'Asie , sinon pas de prêts."

En l'état actuel du transport aérien en Tunisie , ce pays est comme une voiture qui roule avec le frein à main.

Il est temps que notre pays lutte à ARMES EGALES avec ses concurrents , dont certains bien plus pauvres et moins touristiques , et qui exploitent néanmoins des lignes longs-courriers intercontinentale , et profitent pleinement de l'OPEN SKY , qui nous fait tant défaut !!!

Addel  (Tunisia)  |Mardi 28 Mars 2017 à 12h 19m |           
ناس ولناهم امرنا باش يحسنو التصرف ياخي فقرونا
المثال ساهل ٥ عائلة متكونة من جد و ابناء و احفاد ناس تخدم و تعطي لجد باش يصرف علئ العائلة و الابناء و الاحفاد كل و ما متطلبتهم
ياخي جاب خدامه باش يعاونوه و بدي يبعثر في المال يمنة و يسرة
في الاخر فقرهم و لاو يطلبوا في الكياس و هوا كي العادة يخو الفلوس و يصرف و يتمتع وحدو


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