La barbarie vient de frapper lâchement la Tunisie

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Farid Mnebhi
Maroc


Le 18 mars 2015 la Tunisie et le peuple tunisien ont été la cible d'un attentat d'une sauvagerie sans pareille.
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Deux terroristes jihadistes ont frappé avec brutalité des touristes étrangers venus à Tunis alors qu'ils s'apprêtaient à visiter le Musée National du Bardo, un lieu hautement touristique de la Capitale.

Le bilan de ce lâche attentat est très lourd, 22 tués, dont 20 touristes étrangers, et plus de 42 blessés étrangers, le plus lourd de l'histoire de la Tunisie depuis celui du 11 avril 2002 à Djerba contre la Synagogue La Ghriba qui avait fait 21 morts.

Un attaque terroriste qui est intervenue à seulement 02 jours de la date Anniversaire de l'Indépendance de ce pays et alors qu'était discuté au Parlement un projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent.

Un attentat qui intervient également dans un contexte social explosif en raison d'une sombre perspective de l'économie tunisienne.

Cet acte terroriste a eu lieu, et il faut le souligner, au moment où la scène politique et les institutions de la Tunisie se sont stabilisées avec l'élection à la Présidence de Béji Caïd Essebsi et la formation d'un Gouvernement d'Union Nationale au sein duquel participe le parti islamiste Ennahda.

Un modèle tunisien de transition politique réussie que les terroristes ont voulu détruire avec cette attentat en plein coeur de Tunis.

De plus, il est certain que cette attaque terroriste aura de graves répercussions sur le secteur du tourisme, un des premiers secteurs d'activité de ce pays. En septembre 2014, le meurtre ignoble du ressortissant français en Algérie Hervé Gourdel avait fait chuté de plus de 21% l'arrivée de touristes étrangers en Tunisie.

Il y a lieu de noter qu'une telle attaque étaient redoutée de longue date par les tunisiens en raison de sa situation démocratique et de sa proximité avec l'Algérie, pays de naissance du terrorisme jihadiste en Afrique et dans le Monde Arabe, et la Libye où pullulent de nombreux groupes terroristes affiliés à DAESH et AQMI.

Cette proximité avec ces deux voisins incapables de lutter efficacement contre le terrorisme font que la Tunisie est confrontée de plus en plus à la menace terroriste, notamment via la Phalange Okba Ibn Nafaâ, branche tunisienne d'AQMI très active dans la région du Mont Chaambi, proche de la frontière poreuse algérienne.

Autre menace pour la Tunisie, la présence dans les rangs de DAESH d'environ 3000 de ses ressortissants en Irak, Syrie et en Libye et plus de 500 autres qui sont déjà revenus dans leur pays.

Aujourd'hui la Tunisie doit faire face à un terrorisme diffus, difficile à éradiquer, qui s'attaque non seulement à des représentants de l'Etat mais aussi à des étrangers présents dans le pays.

Or, la Tunisie n'a jamais été confontée frontalement avec le terrorisme jihadiste et donc l'expérience de ses services de sécurité dans ce domaine est défaillante, contrairement au Maroc qui est sollicité par de nombreux pays en raison de l'expertise et de l'efficacité, reconnues internationalement, de ses Services de sécurité et de Renseignement.

Force est de reconnaître que cette menace terroriste se rapproche de l'Europe et que DAESH et AQMI cherchent, avec la mise sous leur coupe de la Libye et de la Tunisie, à établir une tête de pont pour inonder les pays européens de jihadistes extrémistes via les filières d'immigration clandestine dont ils en ont le contrôle.

Pour l'heure aucune revendication n'a été faite, mais les soupçons convergent vers la branche libyenne du groupe DAESH ou bien AQMI. A ce sujet, l'Emir fondateur du mouvement extrémiste tunisien Ansar Al Charia, Abu Iyadh, se trouve actuellement en Libye.

En conclusion cette agression criminelle et lâche, unanimement condamnée par la communauté internationale, dont Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui a transmis au Président tunisien un message de condoléances et de solidarité , avait pour objectif de tuer la jeune et fragile démocratie naissante en Tunisie, de porter gravement atteinte à sa sécurité et à sa stabilité et de souiller un édifice culturel, symbole du patrimoine civilisationnel et humain fréquenté par des touristes étrangers ; un acte ignoble rejeté par l'Islam qui prône la justice, la fraternité, la tolérance et la cohabitation.






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