Césars 2015: trois tunisiens derrière le succès triomphal de

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(Rédaction TAP)

Le long métrage dramatique Timbuktu du mauritanien Abderrahmane Sissako vient de décrocher hier soir le César du Meilleur film lors de la 40ème cérémonie des Césars du Cinéma à Paris.

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Sorti en 2014, ce film a raflé en tout sept Césars: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur montage, meilleure musique, meilleure photo, meilleur scénario original et meilleur son.

Derrière ces sept Trophées, figurent trois tunisiens à l'honneur: la monteuse Nadia Ben Rachid, l'auteur de la musique Amine Bouhafa et le directeur de la photo Sofiane El Fani.

Quatrième long métrage du réalisateur depuis La vie sur Terre (Prix du meilleur long métrage au 9ème Festival du cinéma africain de Milan) Timbuktu est la première production étrangère sur laquelle travaille le trio.

Timbuktu ou Le chagrin des oiseaux (titre alternatif) du producteur et cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako est une co-production franco-mauritanienne qui réunit dans le casting et l'équipe technique sept tunisiens.

Pour la majorité, c'est leur première collaboration avec ce cinéaste habité dans son oeuvre par le thème de l'exil.

Pour d'autres, ils sont déjà à leur 17ème année de collaboration, ce qui est le cas pour l'unique femme tunisienne dans l'équipe, Nadia Ben Rachid.


Nadia Ben Rachid : César du meilleur montage
Chef monteuse, Nadia Ben Rachid a eu une longue expérience professionnelle avec le cinéaste mauritanien.

Ce sont 17 ans de collaboration depuis la petite première oeuvre en 1997 avec le court métrage, Sabriya, la dignité tourné en Tunisie avec la Société de production Nomadis Images.

Dans sa filmographie, Abderrahmane Sissako a quatre longs métrages, où Nadia le suit jusqu'à 2014 dans Timbuktu , après Vie sur Terre (1997), En attendant le bonheur (2002, prix international de la critique Cannes 2002) et Bamako (2006, grand prix du public Paris Cinéma 2006).

Dans la catégorie des courts de Sissako, elle a fait partie notamment de Le Reve de Tiya (2008).

Lauréate de nombreux prix dont le prix du montage au Fespaco 1999 pour La vie sur terre , elle a fait partie du film documentaire Le facebook de mon père (2012) de Erige Sehili, le film fiction de Merzak Allouache Normal (2011) en tant que chef monteur et le film documentaire Les yeux ouverts de Frédéric Chaudier (2010) en tant que monteuse.

Elle a travaillé comme assistance-monteuse avec Roman Polanski dans Pirate , Lune de fiel et Frantic , mais aussi avec d'autres grands metteurs en scène tels que Claude Berri et Henri Verneuil.

Nadia Ben Rachid a été le Chef Monteur aussi du doc- fiction Le Challat de Tunis de Kaouther Ben Hania, et dont l'image a été confiée au chef opérateur Sofiane El Fani, directeur de la photo dans Timbuktu .

Avec Timbuktu , elle a travaillé pour la deuxième fois avec Sofiane (Le challat de Tunis) et le compositeur de musique Amine Bouhafa, (le film documentaire de Mohamed Zran Dégage ).

Amine Bouhafa: César de la meilleure musique
Amine Bouhafa, qualifié de génie de musique, est un compositeur de musique de films mais aussi de séries télévisées.
Avec Timbuktu il signe sa première expérience dans une collaboration étrangère.

Dans la musique de Timbuktu, il a fait un mélange subtil entre musique orientale et africaine et musique symphonique et occidentale.

La direction musicale s'est jouée en fait à partir des couleurs orientales locales pour se tourner vers des sonorités universelles avec des arrangements symphoniques.

Le tout s'est fait avec une large variété d'instruments de musique : le oud, les percussions et à la base le fameux Duduk, le hautbois arménien.

Cadrant avec l'histoire dramatique du film (une vie paisible qui se transforme en un tragique drame; terrorisme religieux qui provoque la spoliation de la foi et de la dignité pour n'entraîner que terreur et souffrance amère dans un chaos ne laissant place ni à la cigarette ni à la musique), le recours au tapis sonore sur lequel se déploie la mélodie du Duduk, a été utilisé pour transmettre une certaine atmosphère où identité locale et musique universelle se marient.

Pour donner naissance à un certain bouleversement sinon une émotion, qui touche l'intime : le tourment d'une famille, d'un peuple en quête de paix et de stabilité.

Ainsi aux côtés de célèbres joueurs du Duduk dont les artistes arméniens Gevorg Debaghyan ou Vache Sharafyan, s'ajoute sur la liste le Tunisien Amine Bouhafa.

Ayant travaillé sur trois séries télévisées de l'égyptien Adel Adib dans Bab El Khalkh , Place on the Palace et Jebel El Halel , Amine livre une musique bouleversante dont on ne peut rester insensible.

Sofiane El Fani: César de la meilleure photo Derrière le succès de Timbuktu qui vient de remporter le César de la meilleure photo, il ne faudrait pas oublier que Sofiane El Fani, Chef opérateur de l'image dans le chagrin des oiseaux avait décroché auparavant le César de la meilleure photographie lors de la 39ème cérémonie des Césars.

Sa rencontre avec Sissako remonte à l'année 2012 lors de sa visite avec Abdellatif Kéchiche à la 24ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC). C'est à ce moment qu'est née cette première collaboration.

Sofiane El Fani a travaillé dans Le fil de Mehdi Ben Attia (2009), Vénus noire d'Abdellatif Kéchiche (2010), et La vie d'Adèle d'Abdellatif Kéchiche, Palme d'Or de Cannes 2013.

Sur Timbuktu (2014), il est accompagné aussi de deux machinistes ou techniciens de plateau : le chef électro Habib Ben Salem et Amine Messadi, deuxième caméra.

Il est à noter que Timbuktu réunit dans le casting deux tunisiens: Abel Jafri dans le rôle principal de Abdelkarim, acteur français d'origine tunisienne connu dans le film La Passion du Christ et Hichem Yaacoubi dans le rôle du Djihadiste.

Yaakoubi a joué en 2008 le personnage de Reyeb dans le film Le Prophète de Jacques Audiard, scénariste et réalisateur français, plusieurs fois récompensé aux Césars du cinéma et grand prix du jury au Festival de Cannes 2009.

Il avait également interprété le rôle du garde arabe dans le film Munich de Steven Spielberg en 2005, puis Sélim dans le film Un enfant en danger de Jérome Cornuau en 2014, la même année où il a été repéré pour Le Chagrin des oiseaux d'Abderrahmane Sissako.

Une oeuvre qui exprime en profondeur la révolte des femmes et des hommes pour la dignité et la liberté.





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Comments


6 de 6 commentaires pour l'article 100448

Mah20  (Martinique)  |Lundi 23 Février 2015 à 02h 15m |           
Pour l administration de babnet
Je vous suis infiniment gré de me répondre avec tant de réactivité et de prendre en considération ma doléance....
Je signale n avoir point blamè un déficit d information de votre part,loin de la ,puisque c est votre site qui a été ma source principale informative relative a ce long métrage!
Seulement mon propos regrettait que que vous n étaliez davantage,en terme d éloge,sur le mérite de kechiche et sur la reconnaissance que lui a témoigne profane et spécialiste a l international . Vous paraissez sensible ,semble t il,a cette campagne de dénigrement tunisienne qui a ponctué la sortie du fameux film...salutations respectueuses

Mah20  (Martinique)  |Samedi 21 Février 2015 à 20h 15m |           
Babnet
Votre engouement pour toutes les productions ,manifestations primées à implication tunisienne est tout a fait normal et même recommandable sinon louable
....mais un cinéaste tunisie,ayant ouvert les yeux dans notre belle tunisie,a obtenue la palme d or du festival de canne,dans l indifférence générale et ceci en raison du thème du film,sexualité féminine......j ai nome abdelatif kechiche et la vie selon Adèle...
Le cinéma ne se dilue en un simple thème...c est un art majeur qui sollicite un grand nombres de technicités artistiques
J aurai souhaite un plus d intérêt pour cette œuvre ,qui, j'ignore si sa diffusion s est effectuée en tunisie.....
L homme de cendre de nouri bouzid a reçu pourtant un meilleur accueil malgré une levée de boucliers dans le monde arabe!
Est ce que l sexualité masculine est elle mieux vue (et encore,il s agissait carrément de pé)ou les mentalités en voie de régression.....
Rendons a kechiche ,ce qui appartient a ke chiche,c est a dire la reconnaissance d un grand talent tendant à la virtuosité......et dont je suis fier en tant que tounsi

Mavb2013  (Tunisia)  |Samedi 21 Février 2015 à 17h 21m |           
Ne nous méprenons pas, le seul mérite pour lequel ce genre de film est toujours primé, c'est le sujet. Comprenne qui voudra

MENZLY  (United States)  |Samedi 21 Février 2015 à 16h 18m |           
الناس الكل فاتتنا من غينيا الإستوائية حتى الشقيقة موريتانيا ... النخبة المتخلفة متاعنا ما فلحت كان في تشقشيق لحناك بالفارغ و معادات هوية الشعب ... و أعمل شعرك queue de chaval تولي مثقف

Hemida  (Tunisia)  |Samedi 21 Février 2015 à 14h 31m |           
A quand le cinéma tunisien explose avec des dizaines de films de tout genre...
Regardez la Maroc!!! Le nombre de films produits par an est à deux chiffres alors que notre production nationale dans le même domaine ne dépasse pas les doigts d'une seule main...
Le septième art nécessite des scénaristes et des producteurs...les acteurs et techniciens ne manquent pas.
En avant tous...

Noelette  (Tunisia)  |Samedi 21 Février 2015 à 12h 12m |           
Bravo les amis !


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